Après le rachat de SFR par Numericable, Bouygues Telecom cherche de son côté, à rebondir après avoir été écarté du rachat de SFR. En perte de vitesse depuis l'arrivée de Free, l'opérateur a confirmé jeudi 15 mai qu’il avait prévu un plan de refonte de sa filiale télécoms avec un nouvel objectif d'économies de 300 millions d'euros par an.
Le directeur financier de l'opérateur, Eric Haentjens, a précisé qu'il pourrait avoir « des conséquences sociales », sans pour autant indiquer le nombre de postes touchés. Lundi, on évoquait entre 1 500 et 2 000 employés qui pourraient être concernés, soit entre 16 et 23 % des effectifs.
En parallèle, Bouygues étudie désormais un rachat de sa filiale par Orange, selon le journal Les Echos. Martin Bouygues avait d'abord approché Free, mais ce dernier ne lui proposait que 5 milliards d'euros alors qu'il en réclamait 8 milliards.
Le patron de Bouygues Telecom a ensuite frappé à la porte de l'opérateur historique Orange. « Le PDG de l'opérateur historique Stéphane Richard et Martin Bouygues en ont parlé en direct à plusieurs reprises. Le gouvernement a été tenu au courant », assure le quotidien.
Bouygues pourrait se faire payer en actions, pour une valorisation s'élevant « au moins à 6 milliards d'euros » et monter ainsi au capital du leader du secteur, en devenant le deuxième actionnaire derrière l'Etat (27 %), explique le quotidien Les Echos.
« Surtout, le groupe Bouygues et son partenaire JCDecaux (qui détient 10 % de Bouygues Telecom) profiteraient de la vente de cet actif pour se faire payer en actions, et donc monter au capital d'Orange. En versant une partie en cash, ils pourraient avoisiner 10 % du capital. Ils deviendraient ainsi le premier actionnaire derrière l'Etat d'un groupe international, de premier rang parmi les opérateurs mondiaux, trop gros pour faire faillite et non-opéable ».
Cette option avait déjà été évoquée par le syndicat CFE-CGC qui, dans une lettre au premier ministre, Manuel Valls, diffusée jeudi, soulignait que « rapprocher Bouygues et Orange permettrait non seulement de sauver les emplois immédiatement menacés chez Bouygues Telecom, mais aurait également du sens en termes de synergie industrielle ».
Lundi, le ministre de l'économie, Arnaud Montebourg, avait déjà incité Bouygues Telecom à fusionner avec un autre opérateur afin d'éviter un plan social, sans toutefois citer de nom.