Les promenades matinales dans S'Croce sont nombreuses et toujours très agréables, différentes.
Mes pas me guident vers le campo S'Boldo, (nous y reviendrons), puis vers
San Giacomo de l'Orio où j'aime me mêler aux Vénitiens qui discutent et font leurs courses.
Un petit tour vers le campo S.Zan Degolà me tente.
Le campo est tout beau, la dernière fois il y avait des travaux. Je me souviens,
j'avais fait une petite rencontre.
La lumière est intense et essaie de s'infiltrer sous le porche et dans la cour, mais je ne la vois pas
Je l'avais appelée Giovanella et mon amie Marisol avait écrit ces quelques lignes ...
Des pas feutrés ont traversé le Campo en trois bonds légers. Ils ont éclaboussé de rose les murs lézardés. L'odeur envoûtante du jasmin les a suivis dans l'ombre du sotoportego. Le visage écaillé de l'homme jaune arborait son énigmatique profil. - Comment m'a-t-elle repérée ?Je me suis laissée figer par la peur, sous l'opulente cascade de la glycine. Les deux battants de l'immense porte sont restés de bois, indifférents à ma détresse.- Je crois qu'elle m'a vue !Elle s'avance imperturbablement. Je lève les yeux et l'implore de toute la douceur de mon regard émeraude. Elle me libère d'un sourire, je disparais dans le silence, la laissant déguster, seule, le calme de la Corte.
Marie-Sol Montes Soler