Merci aux éditions Albin Michel pour le dernier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt. Je l'ai lu d'une traite mais j'en sors un peu frustrée. J'ai l'impression que l'auteur s'est amusé à composer un petit puzzle de références sur l'amour, mais qu'il est resté à la surface des choses.
Adam et Louise tissent une correspondance. Anciens amants, ils se sont quittés non par désamour mais à cause des infidélités répétées d'Adam. Louise est partie à Montréal. Adam est resté à Paris. Il lui propose une amitié épistolaire. Louise n'a d'abord pas très envie de cet ersatz d'amour. Et finalement, elle se prend au jeu.
Nos protagonistes, en mode Liaisons dangereuses aux petits pieds, expérimentent et analysent l'amour. Peut-on réellement distinguer l'amour physique des sentiments ? Existe-t-il une recette (ou un philtre) qui déclenche l'amour ? Désir ? Amour ? De quoi parle-t-on au juste ?
Ce court roman se propose, non pas de répondre à la question, mais de proposer des pistes de réflexion et une petite démonstration (assez attendue en fait).
Alors, certes, c'est toujours sympathique un roman d'E.-E. Schmitt mais là c'est vraiment trop court pour permettre l’élaboration d'une véritable philosophie de l'amour : Louise étudie la question du transfert en psychanalyse, de la cristallisation, etc. Mais les échanges des amants restent assez plats. Il n'y a pas de débat, les personnages sont d'accords. S'ils ne le sont pas, ils le deviennent. Mais jamais l'échange ne parait vraiment constructif. Il n'élève ni l'un, ni l'autre. Il parait que le roman est subtil, que la réflexion philosophique transparaît derrière l'aphorisme. Pour ma part, j'y ai plutôt vu des questions déjà lues ailleurs, simplifiées à l’extrême. Est-ce que ce roman fait rêver ou étonne ? Pas vraiment. Est-ce qu'il donne à penser ? A peine. Bref, un roman qui se veut philosophique... qui ne questionne pas assez à mon goût. Heureusement, il ne donne pas non plus trop de réponses toutes faites, même si la fin du roman oriente forcément l'interprétation du lecteur.