Allez, ce n'est pas parce qu'on n'est en plein Festival de Cannes que je ne vais parler que de cinoche les 10 jours à venir.
On va donc en ce vendredi matin aborder la question musique avec un artiste dont je vous avais promis un long billet dessus il n'y a pas si longtemps et il est donc l'heure d'en remettre une couche sur l'excellentissime "l'amour qui s'invente" de Mokaiesh, sorti le 6 mai dernier, le jour même des 30 ans de l'artiste.
Je vous avais en effet déjà vanté les mérites lors de mon billet sur la radio des blogueurs de septembre.
J'avais eu la chance de le posséder deux mois avant sa sortie ( merci à Laurie pour ce privilège) et inutile de vous dire qu'il n'a pas cessé de passer sur platine pendant tout le mois d'avril.
Mokaiesh, Cyril de son prénom, c'est cet ancien tennisman professionnel qui a abandonné sa carrière à l'âge de 18 ans pour monter un groupe puis tenter une carrière solo en 2011, couronné d'un certain succès critique Avec son premier opus, Du rouge et des passions et notamment son titre "Communiste qui passait pas mal sur certaines ondes, notamment France Inter,.
Les critiques l'ont vite qualifié de chanteur engagé un peu à la manière d'un Léo Ferré avec qui Mokaiesh assumait fièrement sa parenté.
Malheureusement, malgré ce beau succès critique, la reconnaissance tant attendue n'a pas eu lieu, l'artiste ayant eu du mal à remplir les salles et a même du annuler quelques concerts, à mon grand regret, tant pour moi, il fait partie des très grands talents de cette nouvelle génération, que ce soit au niveau de la puissance de ses textes ou de la beauté de ses mélodies.
Visiblement, l'artiste a mal vécu ce rendez vous manqué avec son public, et fuya la France plusieurs mois pour l'Argentine et Buenos Aires, une ville pour laquelle il eut un coup de foudre total (et qui fait l'objet d'une belle chanson de ce nouvel album) et qui lui a donné envie de se remettre à de nouvelle composition.
A son retour, Cyril Mokaiesh choisit de reprendre seulement son patronyme pour son retour et enregistrer ce second album solo L'amour qui s'invente dont la sortie est prévue pour le 5 mai prochain.
Résultat des courses, on a un album qui met un peu de coté la politique et le militantisme et qui parle surtout, pour mon grand bonheur, «de sentiments et de tumulte amoureux». L'artiste reste en effet cet écorché magnifique dans un registre plus personnel et plus sobre , mais reste toujours aussi bouleversant.
Mais engagé, Mokaiesh le reste toujours autant, même si l'engagement est tout autre, avec notamment ce beau titre "La demande" dans laquelle il fait une déclaration à Juliette, la femme de sa vie, qu'il doit d'ailleurs prochainement épouser.
Bref, j'écoute en boucle depuis un mois ce si bel album dans lequel Mokaiesh, (l'ex) chanteur engagé, nous parle de l'amour sous toutes ces facettes, et rend aussi hommage à Buenos Aires en lui dédiant une chanson car cette ville si singulière fut le berceau de la composition de son album.
Mokaiesh à tout juste 30 ans nous montre qu'il n'a rien perdu de son chant plein d'emportements et de sa plume inventive. Mokaiesh est cet artiste excessif aussi bien dans ses joies que dans ses peines, un côté excessif qui fait plaisir à voir dans une chanson française parfois un peu trop coincé dans un minimalisme et une pondération trop flagrantes et quelque peu lassantes.
La nuit
On retrouve toujours un peu de Férré dans les textes et la façon de chanter, néanmoins bien plus posée et apaisée que dans le premier album, mais aussi, j'ai reconnu, plus étrangement pas mal de similitudes avec Nicolas Peyrac( pas sur que Mokaiesh reconnaisse cette référence) , mais personnellement comme j'adore cet artiste, la comparaison est très positive à mes yeux.
Bref, un magnifique album aux sentiments amoureux et voyageurs écrit à Buenos Aires et qui prone également les départs pour de nouveaux hoizons, comme dans ce très beau Partir.
En ésperant vous avoir convaincu de vous plonger et de vous laisser autant immerger que moi dans cet amour qui s'invente en espérant que cet album sera celui de la consécration pour celui que je considère comme un immense artiste de la scène française des années 2010...