Que nous importe, en vérité,Que tout se transforme en poussière,Sur combien d’abîmes j’ai chanté,Dans combien de miroirs j’ai vécu?Ce n’est pas un rêve, soit, ni un réconfort,C’est tout sauf un bienfait du ciel,Il se peut que tu sois obligéDe te rappeler plus qu’il n’est nécessaire.Le grondement des poèmes qui se taisent,L’oeil qui se cache dans les profondeurs,Cette couronne de barbelés rouillésAu milieu d’un silence inquiet.
Anna Akhmatova, dans: Collectif, Quelqu'un plus tard se souviendra de nous (coll. Poésie/Gallimard, 2010)
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