III La place des femmes dans la vie politique et sociale de la France au XXe siècle.
Jusqu’à la fin de la 1GM, les femmes sont mineures.
• Jusqu'en 1914, c'est le modèle patriarcal entériné dans le code civil napoléonien de 1804 qui domine. Les femmes sont mineures toute leur vie : elles passent de
l'autorité de leur père à celle de leur mari et n'ont aucun pouvoir politique. Leur mari gère leurs biens et le compte en banque du couple. Une femme ne peut pas travailler sans son
autorisation.
À la fin du XIXe siècle, l'éducation des jeunes filles est sommaire et liée aux arts ménagers (le cerveau féminin étant réputé
« plus mou » que le cerveau masculin, faible et exagérément émotif) : l'objectif est d'en faire de bonnes mères de famille et des ménagères parfaites.
Ne pas être marié est inconcevable !
L’émancipation progressive des femmes.
L’émancipation par le travail et l’éducation
Les femmes des couches populaires qui n'ont pas le choix : 55 % des femmes travaillent en 1911. D’abord ouvrières, elles accèdent à des emplois dans le tertiaire mais subalternes.
La progression de l’activité professionnelle des femmes est liée à l’élévation du niveau scolaire : les jeunes filles de bonne famille (les programmes du baccalauréat sont identiques pour les filles et les garçons à partir de 1924). Les femmes travaillent souvent avant de se marier, puis s'arrêtent pour prendre en charge l'éducation des enfants.
Des femmes accèdent à l’université ou à des fonctions alors occupées par des hommes :
1900, première avocate ;
1903, 1911 : Marie Curie, prix Nobel de physique, puis de chimie
1920 : Marie Buffet, ingénieur de l’Ecole centrale.
L'égalité des salaires hommes-femmes ne sera cependant votée qu'en 1972
Pourtant les inégalités persistantes (chômage féminin plus élevé que celui des hommes, écart de salaire, progression ralentie) obligent les gouvernements à voter
l’égalité professionnelle (1983).
la parité dans les conseils d'administration des grandes entreprises (2008).
Une lente émancipation politique et sociale
Sous la 3e République, les républicains de gauche estiment qu'elles vont voter comme le curé.
Le féminisme reste cantonné à une minorité de femmes. Ces dernières obtiennent cependant en 1938 la capacité juridique : le droit de propriété, de signer un contrat, de porter plainte, etc. Il faudra attendre la 2nde Guerre mondiale et la reconnaissance de leur rôle dans la Résistance pour que les Françaises obtiennent enfin le droit de vote, bien après les Néo-Zélandaises (1893) et les Australiennes (1803). Elles voteront pour la première fois en 1945.
D'importants progrès sont réalisés sous la pression des mouvements féministes des années 1960 et 1970 et de politiques progressistes:
La vie civique :
féminisation des noms de métiers et de fonctions (1986)
loi sur la parité hommes-femmes en politique (2000) renforcée en 2008 ;
Les libertés individuelles
1965 : possibilité d’ouvrir seules un compte-chèques
1967 : la loi Neuwirth légalise la contraception ;
1975 : la loi Veil autorisant l'interruption volontaire de grossesse (220 000 avortements en France en 2011 soit 15 IVG pour 1000 femmes) ;
1992 : le harcèlement sexuel est un délit (mais en 2012 cette loi sera abrogée car la définition est anticonstitutionnelle). Une nouvelle loi sera donc à définir.
2010 : la protection des femmes victimes de violences au sein du couple (tous les 2 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint).