Je me suis laissé tenter hier soir par Godzilla, un remake de Gareth Edwards qui réinvente le mythe du monstre japonais. L’histoire est centrée principalement sur l’officier Ford Brody (Aaron Taylor-Johnson) qui essaye de rejoindre ses proches alors que d’énormes monstres marins menacent la sécurité du Japon et des États-Unis. C’est alors qu’apparaît Godzilla pour tenter de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l’humanité semble impuissante… A noter que le film réunit notamment au casting Bryan Cranston, Elizabeth Olsen, Ken Watanabe, Sally Hawkins et Juliette Binoche.
Après Monsters en 2010, le réalisateur britannique franchit brillamment l’obstacle du blockbuster américain pour son second long-métrage tant Godzilla est une vraie réussite sur le plan formel. Le film peut en effet s’appuyer sur un visuel superbement travaillé ainsi qu’une réalisation adaptée et efficace. A ce titre, l’idée de dévoiler la créature en se plaçant principalement du côté des individus qui la rencontrent est très intéressante car ses premières apparitions suggestives (mer, fusée éclairante…) intriguent énormément. Alors que par la suite, on peut l’apprécier de manière nettement plus frontale lors de son affrontement avec l’ennemi. Un affrontement qui donne d’ailleurs lieu à quelques scènes de toute beauté esthétiquement parlant. Même si, bien évidemment, il ne faut pas attendre l’affrontement final pour profiter de magnifiques séquences. Le film bénéficiant d’une direction artistique sans faille, c’est en effet pendant toute sa durée que l’on peut se régaler de plans sublimes. Ce qui est toujours extrêmement appréciable, même pour un blockbuster de plus de 200 millions de dollars.
Malgré tout, le film est loin d’être irréprochable sur le fond puisque si le scénario offre une nouvelle approche résolument moderne et rationnel à l’histoire de Godzilla, il souffre également d’un rythme très irrégulier et d’un manque cruel de développement des personnages. Ainsi, les baisses de rythme sont telles qu’il faut vraiment s’accrocher au milieu pour ne pas sortir totalement du film. Alors qu’au niveau des personnages, à part celui de Bryan Cranston qui dégage une belle émotion au début du récit, les autres ne jouissent malheureusement pas d’un développement suffisant pour emporter véritablement le spectateur. Elizabeth Olsen est en effet relativement peu présente à l’écran et ne bénéficie pas de scènes vraiment impactantes. Tandis que Ken Watanabe passe son temps à s’étonner des événements aux quatre coins de la planète. Enfin, Aaron Taylor-Johnson est forcément plus en évidence mais l’acteur ne parvient pas pour autant à susciter l’empathie, son personnage n’étant pas des plus attachants. Une remarque que l’on peut d’ailleurs généraliser à l’ensemble des protagonistes puisque aucun ne s’impose vraiment en définitive, la faute à une écriture laissant clairement à désirer.
En conclusion, Godzilla est donc une franche réussite artistique au vu du spectacle visuel qu’il propose. Les plans sont magnifiques et le monstre est tout simplement impressionnant. Dommage cependant que le rythme soit autant en dents de scie et que les personnages soient si peu charismatiques car le film avait tout pour s’imposer comme une référence.