Pour son premier long-métrage, le scénariste de « Cyprien » et de « Il reste du jambon ? », Benjami Guedj, nous livre « Libre et assoupi », adaptation du roman éponyme de Romain Monnery. Le long-métrage est porté par un trio d’acteurs très jeunes : Baptiste Lecaplain, Charlotte Le Bon et Félix Moati. Ce dernier reçu le prix Coup de cœur Prix d’interprétation au Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez. « Libre et assoupi » sortait dans nos salles le 7 mai 2014.
Synopsis : Sébastien n’a qu’une ambition dans la vie : ne rien faire. Son horizon, c’est son canapé. Sa vie, il ne veut pas la vivre mais la contempler. Mais aujourd’hui, si tu ne fais rien … tu n’es rien. Alors poussé par ses deux colocs, qui enchaînent stage set petits boulots, Sébastien va devoir faire … un peu.
« Libre et assoupi », nouvelle comédie française, aurait pu se démarquer de ses compères grâce à un synopsis original où la jeune génération est clairement au centre de tout ceci. Ce ne sera, malheureusement, jamais le cas … Durant une heure et trente-trois minutes, le spectateur suivra, avec ennui, l’ennuyeux quotidien de Sébastien : jeune adulte n’aimant rien faire. Il faut croire qu’il le fait bien, car rien ne se passe à l’écran. L’histoire principale est d’une inutilité assez alarmante, c’est donc du côté des petits détails et des personnages secondaires que le spectateur trouvera quelque chose à se mettre sous la dent. Il ne faut pas oublier que ce long-métrage se veut être une comédie, mais il est triste de constater qu’à aucun moment il n’est drôle. C’est tout juste si l’on sourit ici et là. « Libre et assoupi » rate le coche et ne parvient pas à devenir cette comédie générationnelle auquel elle aspire tant …
L’un des gros défauts défaut du long-métrage, et qui le tire vers le bas, n’est d’autre que son acteur principal en la personne de Baptiste Lecaplain. Le jeune humoriste, apparemment bien décidé à faire carrière au cinéma, n’arrive jamais à donner assez de force et de caractère à son personnage pour que l’on s’y attache un minimum … En revanche, Félix Moati, lui, réussi à offrir une sympathie automatique à son personnage assez loufoque. Il est clair qu’avec seulement une poignée de scènes, son personnage est beaucoup plus réussi que ce soit psychologiquement ou d’un point de vue de l’humour. Quant à elle, Charlotte Le Bon amène cette fraîcheur qui lui sied si bien et se révèle bien meilleure comédienne qu’on ne pourrait le croire, notamment dans sa scène la plus remarquable en fin de film. Reste Denis Podalydès, qui à défaut d’avoir un rôle inoubliable, s’avère très touchant avec cette voix un peu rêveuse et douce, toujours dans son aura de Pierrot lunaire.
Pour son premier long-métrage, Benjamin Guedj tombe dans tous les travers qu’il fallait éviter. Pourtant, le premier plan de « Libre et Assoupi » était assez ingénieux : Sébastien parle face caméra, créant l’illusion qu’il s’adresse aux spectateurs, alors que l’on se rend compte, une fois que la caméra pivote, qu’il parle à quelqu’un d’autre … Malheureusement, le relais est vite pris par une voix-off agaçante et sans intérêt, tandis que dans sa logique imparable, Benjamin Guedj fera de nouveau parler le personnage principal face caméra, cette fois-ci s’adressant réellement à nous, quelques minutes plus tard. Cette allure de confidence entre la salle de cinéma et le personnage cassera le rythme et les quelques bonnes idées présentes, sans parler du fait que cette idée à été de nombreuses fois reprise ces dernières années … Au final, il n’y a pas grand chose à retenir de « Libre et assoupi » qui se repose beaucoup trop pour convaincre, ne serait-ce qu’un minimum.
« Libre et assoupi » est une comédie ratée où acteur principal, réalisation et scénario ne feront qu’ennuyer le spectateur durant son visionnage. Les personnages secondaires, interprétés par Charlotte Le Bon, Félix Moati et Denis Podalydès resteront la meilleure idée du long-métrage.
Libre et assoupi. De Benjamain Guedj. Avec Baptiste Lecaplain, Charlotte Le Bon, Félix Moati, Denis Podalydès, Isabelle Candelier, Jean-Yves Berteloot, …
Sortie le 7 mai 2014.