Un des exercices que Douglas Harding nous invitait à faire dans les ateliers, c'était la danse circulaire.
Il s'agit de tourner sur soi. Dans ce mouvement, nous pouvons prendre conscience qu'en réalité c'est le monde qui tourne mais que nous sommes parfaitement immobiles.
C'est aussi un des exercices des fameux derviches tourneurs, inventé par Rumi Mawlana.
On raconte que Rumi l'inventa un jour spontanément dans un marché:
"Un jour, Mawlana passait devant la boutique du cheikh Salah al-Din Zarkub. Le tic-tac des batteurs d'or étant parvenu à son oreille bénie, il se mit à danser en cercle; une foule considérable s'assembla; on informa le cheikh que le maitre vait commencé à daser rituellement; il fit signe à ses apprentis de ne pas s'arrêter de battre, en faisant remarquer que si une feuille d'or était perdue, il n'y aurait pas de mal. La danse eut lieu depuis le milieu de la matinée jusqu'à tout près de la prière de l'après midi."
Pourquoi tourner ainsi ?
"Il lui dit : quel est le secret de la danse circulaire
de la voie des mevlevis, ô ami?
On lui répondit : Pour ce secret, il te suffit de savoir
Que tu dois retourner d'où tu es venu."
Divane Mehmet Tchelebi, poète turc de la confrérie mevlevi du XVIIè traduit du turc par Thierry Zarcone.
Retourner d'où nous sommes venus c'est revenir à ce point immobile d'où jaillit le mouvement, c'est retrouver le Pôle.
Quand nous tournons ainsi, nous n'accomplissons pas un rituel, nous expérimentons l'immobilité de notre être réel; nous retournons de la périphérie jusqu'au centre, d'où nous venons.
jlr