Nous sommes toujours surpris de constater la permanence de structures archaïques de la pensée dans la science la plus moderne, tel que le recours à la métaphore comme fondement explicatif destiné à justifier par la suite les démonstrations.
La première métaphore est celle du « ballon de baudruche » pour expliquer l’expansion de l’espace et partant l’étirement des longueurs d’onde en provenance des galaxies lointaines. On nous propose d’imaginer un ballon qui se gonfle représentant l’espace en expansion, chaque « cookie » étant une galaxie s’éloignant ainsi des autres en proportion de ce taux d’expansion. L’espace en tant que tel se dilate semblant emporter - pousser – astres et galaxies dans ce grand mouvement d’en-avant.
Ensuite celle de l’élastique : Pour représenter les galaxies, marquons quatre points équidistants A, B, C, D sur l’élastique. L’expansion de l’Univers se simule simplement en étirant l’élastique. Les points s’éloignent les uns des autres sans pour autant se déplacer par rapport à l’élastique. De la même façon, les galaxies ne se déplacent pas par rapport à l’espace, mais sont entraînées par le mouvement d’expansion de l’Univers.
Pour terminer par la feuille de caoutchouc : On peut imaginer les galaxies comme des boules posées sur une feuille de caoutchouc qui représente l'espace. Si nous étirons la feuille, les boules s'éloignent les unes des autres. Deux boules proches ne s'éloigneront que lentement. Des boules très éloignées sembleront se fuir à grande vitesse.
Bien évidemment, les galaxies situées sur les bords extrêmes sont les plus vieilles puisque nées au tout début de la phase expansives et elles se déplacent le plus rapidement. Comment connaître leur vitesse sinon en mesurant le décalage spectral de leur lumière émise selon de l’effet Doppler. Ce décalage est d’autant plus grand et l’affaiblissement des longueurs d’onde d’autant plus prononcé que les galaxies sont plus lointaines et plus rapides.
Mais quelle est la cause physique de ce décalage vers le rouge ? Il est tout simplement dû à l'expansion de l’espace « élastique », qui étire l'onde du photon Ainsi, un « être » vide, un espace sans contenu aucun, sans réalité physique effective, dispose du pouvoir d’agir sur un être physique bien réel au point de s’opposer à son mouvement dans un sens et de propulser les galaxies dans l’autre. Il est alors absolument indispensable d’imaginer que l’espace réagisse comme une véritable matière molle, caoutchouteuse, élastique pour pouvoir s’étendre, s’étirer, résister, car l’esprit a peine à se représenter l’action d’un objet qui n’aurait pas un semblant de réalité physique. Il faut également que l’espace soit doter une énergie interne (d’origine inconnue) pour la transmettre et mettre en mouvement toute la matière universelle.
Mais là ne s’arrête pas les aberrations de la cosmologie moderne. En effet, ce ballon de baudruche par exemple est censé représenté l’espace, tout l’espace disponible. Sa surface externe délimite la frontière entre l’espace existant et le non espace. Il se gonfle et se déploie sur le néant, créant ainsi le « lieu du lieu » en reculant chaque seconde les frontières du rien, où n’existe plus rien, ni espace ni astre, ni matière, le Rien du tout absolu : l’espace sans espace.
Nous sommes étonnés que cette véritable fable inventée par de très grands scientifiques soit aujourd’hui la cosmogénèse dominante diffusée aux quatre coins de la planète par les revues les plus autorisées et bien évidemment reprise par les médias de vulgarisation. C’est que ces différentes métaphores sont solidement complétées par une impressionnante machinerie mathématique d’une part et par les observations d’autre part. Ainsi, le décalage spectral – phénomène physique effectif – est interprété dans le cadre de cette fable scientifique et la justifie par récurrence.
Nous savons que pour un même fait d’observation, plusieurs interprétations sont possibles, tout dépend de la nature de l’observateur et de son cadre d’analyse.
Il se trouve bienheureusement d’autres théories pour interpréter tout autrement la nature exacte du « red schift » qui devraient permettre d’introduire une fine aiguille faisant éclater enfin le ballon de baudruche de la cosmologie d’aujourd’hui.