La ville du mois de mai: Le Berlin In/out: le Berlin out

Publié le 15 mai 2014 par Romain Delannoy

Berlin out? Mais comment est-ce possible alors que je ne cesse de la vanter depuis le début? Pourtant, j'ai bien du faire cela aussi avec Barcelone. 3 grands problèmes sont à noter à Berlin aujourd'hui. Entre spéculation immobilière, aéroport sans cesse repoussé et patrimoine en danger, Berlin n'est pas parfaite.

1) Spéculation immobilière

Berlin était considérée comme une ville pauvre mais néanmoins sexy, selon un slogan pour rameuter les gens.A force de jouer la carte du sexy, elle attire. Tout d'abord, le nombre de touristes est sans cesse plus important et les magazines de voyage à l'instar de Géo voyage et Destination lui ont consacré tout un numéro. Aujourd'hui, 25 millions de nuitées par an sont comptabilisées. D'un autre côté, les bobos en sont friands depuis quelques temps et l'embourgeoisement de la ville jusqu'aux quartiers populaires de Kreuzberg menace largement les classes défavorisées. Dans une ville où 12% des habitant sont touchés par le chômage, soit 2 fois plus que la moyenne nationale, les loyers de la capitale ont grimpé de 40% en 5 ans. Le pire, c'est que les investisseurs immobiliers spéculent tellement qu'ils ont comme projet de détruire un pan du mur et de percer une partie de l'East side gallery pour dresser une tour grand luxe de 63 mètres de haut. Pour l'instant, les Berlinois se mobilisent. Mais pour combien de temps?

Quand l'immobilier se fout de la mémoire

2) Une ville assez pauvrette

Berlin a beau être la capitale mais par rapport à des villes comme Munich et Stuttgart, elle fait pâle figure en terme économique. Tout d'abord car après la réunification, il a fallu dépenser des sommes considérables en travaux pour rebâtir un Berlin Est miséreux, victime de la guerre froide. Les grandes entreprises l'avaient aussi déserté pour des villes plus à l'Ouest. Mais le dernier recensement vient de donner un grand coup de massue. 180 000 habitants en moins et Berlin touchera donc moins d'aide de l'Etat et il faut dire que les autres Länder en ont marre de payer pour Berlin. Mais pire que cela, ayant perçu trop d'argent car sa population a été surévaluée, elle devra rembourser le trop perçu. Les marques de la RDA laissent encore des traces.

3) L'aéroport le plus silencieux du monde

C'est avec cette expression que le chanteur berlinois Thomas Pigor s'exprime à propos du Willy Brandt Flughafen qui devrait prendre le relais des aéroports Tegel au Nord et Schönefeld au Sud. Seulement voilà, son inauguration a été maintes fois repoussée, il aurait du sortir de terre cette année. Et bien non, on parle de 2015 maintenant. D'un montant de 2 milliards d'euros au départ, on a dépassé les 5,5 milliards d'euros. De plus, pas assez de tapis roulant pour acheminer les bagages, pas assez de comptoirs d'enregistrement font que avec les 27 millions de passagers déjà prévus, il serait de suite saturé. Ce projet est un véritable fiasco dont la ville pouvait se passer.

Le Willy Brandt Flughafen ou le fiasco à la berlinoise