Magazine Bien-être
Pour un amour réussi, les cinq critères de Swami Prajnanpad par Arnaud Desjardins (3)
Publié le 15 mai 2014 par Eric Acouphene« Two natures which are not too différent. »
Deux natures qui ne soient pas trop différentes… … complémentaires, oui, mais pas trop différentes ! Il est normal qu'il y ait une différence et une complémentarité entre un homme et une femme. Nous ne trouverons jamais notre alter ego : un autre nous-même qui, à chaque instant, soit uniquement l'incarnation de notre projection du moment. Nous ne trouverons jamais une femme qui sera toujours exactement ce que nous voulons, aura toujours exactement l'humeur ou l'état d'âme que nous souhaitons, l'expression ou le timbre de voix que nous espérons et prononcera les mots que nous attendons — jamais. Et cela, il faut le savoir. C'est une demande infantile, indigne d'un adulte, destructrice de toute tentative de couple, de vouloir que l'autre soit uniquement le support de mes projections et réponde à chaque instant à ce que mécaniquement je demande. C'est une illusion que vous devez réussir à extirper. L'autre est un autre. Et, même si une communion s'établit, l'autre n'aura jamais notre inconscient, notre hérédité. Il y aura toujours une différence.
Mais si les natures sont trop différentes, aucune vie commune n'est possible et cet amour sera battu en brèche par la réalité. Les cas extrêmes vous paraîtront évidents. Si un homme est plutôt solitaire, aime les longues marches dans la campagne, la vie dans la nature, et qu'une femme ne rêve que de mondanités et de réceptions, il est certain que les natures sont trop différentes. Malheureusement, cela n'empêche pas de tomber amoureux.
Deux natures qui ne sont pas différentes, cela n'existe pas. «Deux natures qui ne soient pas trop différentes», sinon l'entente est au-dessus de nos capacités respectives. Il faudrait être bien plus avancé sur le chemin de la liberté intérieure pour pouvoir former un couple paisible avec un partenaire dont la nature est radicalement différente de la nôtre. La fascination amoureuse ignore superbement l'incompatibilité de deux natures. On croit de bonne foi pouvoir s'aimer mais il n'y a pas de possibilité d'une véritable entente. La complémentarité de l'homme et de la femme repose sur la différence mais elle repose aussi sur la possibilité d'association, d'imbrication, de complicité.