Quel est le rôle des USA dans tout ça ? Qui a intérêt à enflammer cette partie du monde au risque de provoquer une troisième guerre mondiale ?
Est-il vraiment dans l’intérêt de l’Union Européenne, empêtrée dans une crise économique monstrueuse, incapable de parler d’une seule voix sur la scène internationale, incapable de gérer 28 pays disparates, de vouloir récupérer dans sa sphère d’influence une république slave qui a toujours été dans le giron Russe, où la moitié de la population est russophone, et qui se trouve au bord de la faillite avec une élite politique (de tous bords) pourrie jusqu’à l’os ? Or après l’Ukraine, ce sera la Géorgie, c’est dans les cartons. Et les USA nous poussent plus qu’un peu à faire adhérer la Turquie et ses 100 millions de musulmans, dirigée par un gouvernement islamiste qui n’attend que ça pour jouer le cheval de Troie de l’Islam en Europe.
C’est quoi, exactement le problème ? Chercherait-on à affaiblir l’UE et à se mettre définitivement à la remorque des USA qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Comment croire que le coup d’Etat perpétré grâce à des extrémistes « européanistes » et pourtant d’extrême droite, fort bien armés, qui ont renversé un gouvernement élu pour mettre un président sans aucune légitimité, n’engendrerait pas la colère du maître du Kremlin ? Voulions-nous faire du libre-échange avec l’Ukraine, cela impliquait d’en faire avec tout le bloc de l’Est, Russie incluse, sans pour autant les faire adhérer à l’UE. Pourquoi pas ? Mais ce que nous avons fait ressemble à un semis de zizanie dans le jardin du voisin.
En Ukraine coulent le Don et la Dniepr. L’Ukraine est le pays des cosaques, il appartient depuis toujours à la sphère d’influence russe. Il fut membre de l’Union Soviétique, l’est est industriel et russophone. Pour ceux qui ne le sauraient pas, d’ailleurs, Tchernobyl est en Ukraine. Clairement les populations russophones tiennent à rester sous influence russe. Le référendum bidon de quelques provinces du Nord Est annonce le risque d’une balkanisation du pays.
Plus grave, nous avons mis Poutine dans l’embarras en essayant de lui piquer la Crimée, ex province indépendante devenue ukrainienne. Pour mémoire se trouve en Crimée le port militaire russe de Sébastopol, et non seulement c’est une base militaire, mais c’est un point incontournable pour toute la marine russe avec le débouché de la mer d’Azov. Pouvait-on imaginer une seconde que Poutine ne réagirait pas à cette attaque directe ? C’est l’équivalent d’une déclaration de guerre. Une chance qu’il ait du sang-froid. Un Brejnev nous aurait pulvérisés.
Et honnêtement, quand nous avons fait la bêtise de lancer la guerre du Kosovo, qui s’est traduite par un génocide des Chrétiens, et d’accepter un référendum inique et unilatéral, n’imaginait-on pas que cela créerait un précédent ? Pourquoi l’un des rares pays à ne pas avoir reconnu le Kosovo est-il l’Espagne ? Parce qu’avec la Calatogne et le Pays Basque, ils ont vu le danger.
Mais au bout du compte, qui tire les ficelles ? L’UE joue les idiots utiles, manifestement, car l’enjeu final de cette histoire est bien d’affaiblir l’ours russe. Nous avons raté le coup avec la Syrie. Le grand gagnant serait bien sûr les USA qui veulent continuer contre vents et marées à jouer les gendarmes du monde, avec le magnifique résultat que l’on sait sur la démocratisation de l’Irak et de l’Afghanistan… Et pour ça, il faut détenir la clé dont tout le monde a besoin : l’énergie ! Voilà pourquoi de l’affaire ukrainienne ou Djihad Syrien en passant par l’accord transatlantique, tout est lié : il faut fâcher Poutine et l’empêcher de nous livrer son gaz, les écolos européens se chargent de nous maintenir dans la dépendance énergétique (en Allemagne ils ont gagné), et bientôt tout sera en place pour qu’il ne nous reste que le pétrole arabe, le gaz qatari et les gaz de schistes américains.