Image composite de la région active 2017, le 29 mars à 17H46 TU – à l’arrière-plan, on distingue les granules de la photosphère photographiés par SDO ; au second plan, on aperçoit les filaments révélés par IRIS ; au premier plan, on peut voir la circulation de l’énergie et les traces mauves superposées marquent les rayonnement x les plus intenses
Le 29 mars 2014, la région active AR 2017 fut le théâtre d’une puissante éruption solaire de classe X1. L’ensemble des satellites dédiés à l’observation du Soleil se sont empressés de la scruter dans le moindre détails.
A la faveur du pic d’activité du cycle solaire 24 que nous en sommes en train de vivre (cela fait plus de 1 000 jours consécutifs que notre étoile est maculée d’un ou plusieurs groupe de taches sombres), plusieurs astrophysiciens ont coordonné une observation de l’une des régions les plus actives à dessein de l’étudier avec un maximum de détails. Pari réussi.
Disposant d’une flottille de satellites et télescopes terrestres dédiés à l’observation (quasi-)continue du Soleil dans différentes longueurs d’onde, les chercheurs ont concentré leurs instruments, le 29 mars dernier, sur AR 2017 (Active Region 2017). Celui-ci, magnifique archipel de taches sombres distinct dans le rayonnement visible sur la surface de l’astre — appelée aussi photosphère — montrait, en effet, des signes d’une intensification de son champ magnétique et donc, d’une possible et imminente éruption. Ils ne furent pas déçus car quelques heures plus tard, la région scrutée comme jamais par les meilleurs télescopes solaires, fut le théâtre d’une violente explosion classée X1 (la classe X est plus élevée que la C et la M).
A présent, toute la séquence est dans la boîte. Une bonne nouvelle pour les spécialistes soucieux de comprendre l’émergence de ce phénomène lequel n’est pas sans interaction avec notre biosphère (cela dépend aussi de la direction empruntée).
« C’est l’ensemble de données le plus complet jamais recueillies par les Observatoires d’héliophysique de la NASA » a raconté Jonathan Cirtain, membre de l’équipe de Hinode, satellite développé par les agences spatiales américaine (NASA) et japonaise (JAXA).
En premier lieu, il y a le Dunn Solar Telescope du National Solar Observatory installé sur Terre, au Nouveau-Mexique. C’est lui qui a donné l’alerte pour diriger tous les regards sur AR 2017. Les physiciens solaires ont, en effet, remarqué son potentiel.
On pourrait penser qu’un dragon flamboyant ou un phœnix s’envole de la surface solaire (c’est presque ça), il s’agit des filaments incandescents s’érigeant au-dessus de la région active 2017 imagées par IRIS
Lancé en juin 2013, IRIS (Interface Region Imaging Spectrograph) dont la principale mission est l’étude des régions de transitions de notre étoile telle la chromosphère, a recueilli quant à lui ses premières images en très haute résolution de l’élancement d’une éruption et des transferts d’énergie. L’incontournable SDO (Solar Dynamics Observatory) était bien sûr de la partie et délivre ici des clichés très détaillés de la région active.
Combinées aux observations du spectroscope RHESSI (Reuven Ramaty High Energy Solar Spectroscopic Imager), l’ensemble offre une rare et savoureuse vision tridimensionnelle de ce type d’événement. Dans la foulée, le vénérable SoHO (ESA et NASA) suivait l’expansion du nuage de particules solaires dégagé (éjection de masses coronales) et le satellite GOES (exploité par le NOAA) s’intéressait à leurs effets sur la magnétosphère.
Eruption solaire de classe X1 du 29 mars 2014