Dans la série "C'est trop con", après l'âne bâté qui rata la seule photo possible de Napoléon,
la mort de Stieg Larsson tient une place de choix. La légende claironne
à l'envi que l'auteur du célébrissime Millénium est mort juste après
avoir remis son manuscrit à son éditeur suédois, Norstedts. L'histoire
se retrouve à longueur de pages sur Google, dans des termes quasi
identiques. Mais ça manque trop de précision pour être honnête...
En réalité, Stieg Larsson est mort un bon mois après. La faute
aux nuits sans sommeil, à l'excès de tabac et de café, à un taux de
cholestérol élevé et à un ascenseur en panne. Contraint de se taper
sept étages à pied pour rejoindre les locaux d'Expo, la Fondation contre
l'extrême droite qu'il anime, il fait une crise cardiaque en arrivant
en haut et succombe presque instantanément. « Mais je dois travailler ! » seront ses dernières paroles.
En Suède, comme chacun sait, on ne perd pas le Nord
Les ascendants et descendants de Larsson se réveillent. En vertu de la
loi locale, son frère et son père héritent de l'immense fortune et
gèrent seuls les droits colossaux afférents. Exit la compagne de Stieg
Larsson (ils vivaient ensemble depuis 32 ans, sans être mariés),
terminés leurs projets communs : le tome 4 de Millénium devait financer
Expo, le tome 5 la construction d'un foyer pour femmes battues. Quant
aux éditeurs, ils ne cessent de rajouter des couches sur ce qu'ils ont
déjà en or.