On va vite oublier la vilaine gueule de bois post-rupture qu’était Flesh Tone hein. Les nausées refont surface à l’évocation de ce déchet radioactif qui faisait concurrence aux compilations dance de nos chères radios nationales. Eurgh…
On efface ce cauchemar de notre mémoire et on reprend à zéro. Nouveau producteur, nouveau label, nouveau style, nouveau look, c’est une toute nouvelle Kelis qui nous revient, plus assagie, dans un registre tout à fait différent de ce qu’elle a pu faire jusqu’à maintenant. Food, l’album du renouveau ou de la maturité ?
Food est publié chez le célèbre label anglais Ninja Tune, dont la réputation n’est plus à faire. Déjà une nouvelle surprenante vu son parcours, mais ce n’est pas du tout. Cet opus est entièrement produit par Dave Sitek, l’homme derrière TV on the Radio mais aussi des Yeah Yeah Yeahs, Scarlett Johansson, Beady Eye ou encore Little Dragon. Le mariage entre ce type de la trempe d’un Mark Ronson et Kelis a l’air de bien fonctionner, le grain de voix de la chanteuse embrassant facilement cette pop-folk teintée de blues, qui manque cependant de fantaisie. D’autant plus que l’ennui guette au détour d’une chanson, la faute à une homogénéité trop prononcée donnant cette impression de voguer sur la même partition.
Heureusement il y a quoi se consoler, Kelis s’est épanouie (la maternité sans doute) et c’est une très bonne chose. Elle reste toujours une chanteuse originale et sans étiquette, prouvant avec Food qu’elle sait se diversifier, voire change de trajectoire comme c’est le cas ici. On déguste cet album plein de bonne humeur qui glisse tout seul dans les oreilles.
Mais il nous est toujours impossible d’oublier le souvenir de ses trois premiers albums avec les Neptunes…