Un couple de bourgeois cathos bien installé en province ; elle, femme au foyer et lui notaire ; voie leurs trois filles aînées épousées respectivement un juif, un arabe et un chinois. L’acceptation de la différence leur est difficile ; de fait, l’unité familiale va voler en éclat. Plus tard une certaine forme de paix familiale est retrouvée ; mais la 4ème fille débarque avec son projet d’épouser un noir africain. Là où le film montre déjà son hypocrisie, c’est que l’honneur est sauf tout de même, il est catholique. Grandiose, çà commence bien.Vous comprendrez vite que ce film repose uniquement sur l’exploitation jusqu’à épuisement du filon et du spectateur des stéréotypes les plus élémentaires. L’arabe est fainéant, le juif est dans les affaires et le chinois toujours courtois. Le film se contente d’enfiler comme des perles les blagues et les situations souvent éculées et déjà hyper exploitées. Les dialogues offrent à quelques trop maigres reprises un effet comique. Le pire est surtout que toutes les répliques tombent comme un cheveu sur la soupe ; les échanges semblent écrits par un publicitaire avec des phrases chocs comme s’il en pleuvait. Objectif : obtenir un rire toutes les minutes dans la salle. Cà en est fatiguant et je ne suis pas du genre à me sentir obligé de rire sur commande à des blagues pas très fines.Passons ensuite au scénario, creux comme une coquille de noix. Tous les couples mixtes des filles sont aussi pathétiques. Au terme du film on se demande donc quel était l’objectif du film ? Faire rire, alors c’est raté. Alerter sur le racisme en donnant à entendre les propos les plus basiques sur l’étranger en les ridiculisant ; si c’est çà, je crains que çà ne fasse pas mouche.La réalisation est digne d’un téléfilm de TF1 ; ces derniers sont les principaux producteurs et çà explique bien des choses sur la médiocrité du film.Et dire que l’argument me poussant à aller voir ce film est de m’être vu taxé de ne donner de la valeur qu’aux productions cinématographiques réflexives. La provocation a bien marché sur le coup ; mais çà me conforte dans mes choix. Populaire n’est pas obligé de rimer avec médiocre. L’an dernier, « La cage dorée », petite comédie populaire sans prétention, était bien mieux réussi. « Les ch’tis » font office de chef d’œuvrecomparé à ce film.
Sorti en 2014