La pratique quotidienne d’une activité physique régulière est recommandée pour limiter les répercussions biopsychosociales liées à la maladie de Parkinson. Pour que les bénéfices soient optimisés, l’activité physique doit être adaptée (APA) aux besoins et aux capacités de la personne. Concernant le type d’activité, aucune recommandation n’a été émise pour le moment. Cependant, inclure plusieurs activités physiques stimulant différentes fonctions dans un programme APA démontre de meilleurs effets que la pratique d’une activité unique.
La maladie de parkinson est une affection neurodégénérative qui touche particulièrement les neurones dopaminergiques, indispensables dans le contrôle du mouvement. Cette affection du système nerveux central évolue de façon lente et insidieuse avant que les premiers symptômes apparaissent, en général vers l’âge de 60 ans. Ces symptômes sont de 2 types, moteurs (ralentissement de la motricité, difficultés à initier le mouvement, rigidité, tremblements) et non moteurs (troubles du système nerveux végétatif, troubles cognitifs, troubles de l’humeur et troubles du sommeil). Avec 150.000 personnes touchées en France en 2013, la maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative, après la maladie d’Alzheimer.
D’après l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), l’interaction entre la génétique (prédispositions familiales ou mutations des gènes) et l’environnement (exposition aux toxiques) est une hypothèse qui expliquerait le déclenchement de la maladie. De nombreux symptômes moteurs et non moteurs en sont la conséquence. Il existe deux approches pour pallier aux symptômes, les moyens médicamenteux et l’accompagnement non médicamenteux dont fait partie l’Activité Physique Adaptée (APA).
Les Activités physiques adaptées ciblent l’ensemble des personnes en situation de handicap physique, psychique et/ou social, les personnes atteintes de maladie chronique et ou vieillissantes dans un but de rééducation, réhabilitation, de réinsertion et/ou éducation. Elles sont dispensées par un professionnel issu d’une formation universitaire spécifique (filières APA et Santé des UFR STAPS, niveau licence et master).
Des effets moteurs : Sur l’activité physique en général, selon l’Inserm, les personnes handicapées ou souffrant d’une maladie dégénérative comme la maladie de Parkinson -mais également la maladie d’Alzheimer et la sclérose en plaques- peuvent bénéficier de l’activité physique en termes d’autonomie, d’image de soi ou de bienêtre, sous condition d’un accompagnement adapté.
- Les activités de type aérobie contribuent à améliorer les capacités cardiovasculaires, ainsi que la lenteur et la rigidité dans le mouvement, qui sont deux des principaux symptômes de la maladie de Parkinson. La marche, la danse, la course à pied, le cyclisme ou la natation sont des exemples de pratique d’endurance.
- Les activités de renforcement musculaire améliorent la force, la vitesse de marche et la posture, qui sont altérés chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
- Les activités de souplesse et d’étirements permettent quant à elles, une amélioration de la mobilité, de l’amplitude des mouvements et réduisent la rigidité.
Par le biais de ces activités, il est essentiel de se centrer sur les fonctions d’équilibre, de capacités d’attention divisée (double tache), les fonctions motrices, afin de minimiser le risque de chute, particulièrement élevé chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Des effets « non moteurs » aussi: Ces différents types d’activités vont aussi permettre de réduire les symptômes non moteurs comme les troubles du sommeil, la dépression, et l’anxiété.
La pratique d’une Activité Physique Adaptée régulière contribue alors à limiter l’entrée de la personne dans un cercle vicieux de déconditionnement et à l’amélioration de la qualité de vie.
Auteurs: Aline Dubois, Emma Santiago et Sabine Vican (Etudiantes en Master 2 "Activités Physiques pour la Santé" Université Montpellier 1, UFR STAPS)
Pour en savoir plussur la Maladie de Parkinson
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et InsermExpertise collective Inserm Activité physique Contextes et effets sur la santé
(Visuel Go4life NIH et Schéma NIEHS/NIH Environmental Health Perspectives)