Alors que le printemps s’installe tranquillement, il n’est pas toujours agréable de sortir pour se faire rincer entre deux giboulées de mars. C’est pourquoi j’en profite pour relancer le Geek Tonic Book Club et de vous proposer des lectures intelligentes. J’ai décidé de vous parler d’un super-héros. Et par n’importe lequel. Un super-héros moqué aussi bien par la communauté super-héroïque que par les fans. Il s’agit d’Aquaman, le prince de l’Atlantide de l’univers DC Comics.
Je vous ai déjà exposé les origines et autres pouvoirs d’Aquaman dans un précédent article (Aquaman est-il plus cool que Namor ?). Mais avec le reboot opéré par DC Comics sur son catalogue de super-héros, Aquaman a radicalement changé. Cet article se base sur les deux tomes d’Aquaman sortis chez Urban Comics (1 : Peur Abyssale, et 2 : L’autre ligue).
Synopsis : Après des années à régner sur le royaume d’Atlantide, Arthur Curry, dit Aquaman, décide de revenir au monde de la surface avec son épouse, Mera. Mais le retour à la « vie civile » ne se fera sans peine, entre la méfiance des autorités à son égard, et les attaques de créatures cannibales issues des profondeurs de l’océan !
Le préféré de personne
Ce qui m’a plut dés les premières pages dans ce premier volume, c’est l’autocritique des auteurs (et du scénariste Geoff Johns) sur le personnage en lui même. Dans la première scène, des flics poursuivent des braqueurs. Aquaman apparaît pour arrêter les brigands et l’un des policiers déclare « Ah Aquaman… Qu’est-ce qu’il fait là ? On n’est pas au bord de l’océan. Il n’y a pas de poissons…« . Un peu plus tard, le héros mange dans un resto de fruits de mer et quand il commande un fish’n’chips, tout le monde est choqué. Et oui ! Car si Aquaman peut contrôler ou influencer l’esprit des poissons, il ne converse pas avec eux. Et quand on lui demande ce que ça fait d’être la risée de tout le monde, et de n’être le super-héros préféré de personne, il manque d’embrocher un journaliste avec son trident. Le vrai problème d’Aquaman est d’être incompris.
Couverture du volume 1
Bref, même Aquaman a droit au nouveau traitement sombre qui est la marque de fabrique de DC depuis le retour gagnant de Batman avec les films de Christopher Nolan. Et franchement, c’est réussi. A partir du moment où l’auteur lui même admet qu’Aquaman a un costume kitsch, on n’est plus vraiment en mesure de le critiquer. Un autre élément très intéressant est que dans ce reboot, Aquaman n’a plus d’identité secrète. Tout le monde sait qu’il est le fils d’un gardien de phare et de la reine des Atlantes et tout le monde sait où il vit. Cela permet de ne pas avoir le sempiternel refrain des super-héros qui portent un masque pour protéger leur famille, etc…
D’ailleurs la famille d’Aquaman se limite à son épouse Mera (ses deux parents étant décédés). Mera est une atlante tout ce qu’il y a de plus badass et elle n’a pas, mais alors pas du tout, besoin de la protection de son mari. Dans l’entourage d’Aquaman, on trouve également le biologiste Stephen Shin, un ami de son père. Fasciné par l’Atlantide et spécialiste de la vie aquatique, c’est lui qui a apprit au petit Arthur à maîtriser ses pouvoirs mais son obsession à voir l’Atlantide a faillit causer la mort d’Aquaman.
Les tribulations des atlantes sur Terre
On suit également les mésaventures d’Aquaman mais surtout de Mera qui a toutes les peines du monde à s’intégrer et à s’habituer à la vie chez les humains (il faut dire que se trimbaler avec une armure moulante d’écailles vertes, ça n’aide pas à passer inaperçu). Arthur a beau avoir grandit sur la terre ferme, il a du mal à y trouver ses marques et à se faire accepter comme un vrai super-héros et non comme une bête de foire. C’est là une autre tendance majeure qui se profile chez DC Comics : ancrer le héros dans la réalité et lui faire affronter son quotidien.
Et la Ligue des Justiciers ?
Couverture du volume 2
Oui Aquaman fait partie de la Ligue des Justiciers aux côtés des plus grands héros (Batman, Superman, Flash, Wonderwoman…) mais il a aussi fait partie d’une autre équipe de super-héros. Le second volume « L’Autre Ligue » nous parle de cette équipe et nous dévoile le némésis d’Aquaman, le dangereux Black Manta. Il y a plus de clichés dans ce second tome (comme par exemple la rivalité entre Mera et l’ex d’Aquaman, et le méchant qui est méchant parce que le héros a tué son père alors qu’en fait il ne l’a pas vraiment tué) mais ça reste une lecture très agréable.
Les dessins et la direction artistique de Ivan Reis et Joe Prado sont très agréables à l’œil et on s’y croirait vraiment. Rien à redire non plus sur la qualité des BD éditées chez Urban Comics. Une belle couverture rigide et quelques maigres bonus (crayonnés et couvertures originales) font largement le boulot.
Si vous voulez découvrir Aquaman sous un nouveau jour et vous plonger facilement dans cet univers, je vous recommande donc ces deux volumes ! Le tome 3 est d’ailleurs prévu pour le 20 juin 2014. Ca vous laisse le temps de vous mettre à jour !
On se quitte en musique.
Pour aller plus loin : Présentation du personnage et des publications Aquaman chez Urban Comics