- que la classe politique française, dans son ensemble, travaillant main dans la main, se fixe comme priorité unique l’amélioration du quotidien des français. C’est rigolo comme phrase, non ? Samedi, Christiane Taubira n'a pas chanté la Marseillaise lors de la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage présidée par Manuel Valls. L’opposition a hurlé, puisqu’il s’agit de la survie de chacun d’entre nous. La ministre a répondu qu’elle écoutait la soliste de l'orchestre, dans le recueillement, et, oups, et qu’elle ne participait pas, je cite, à un karaoké d’estrade. Partons de l’hypothèse suivante, elle ironisait face à la fronde. Si c’est le cas, elle a jeté du produit inflammable sur la braise. Et donc, l’opposition en a remis une couche. Pendant ce temps-là, les sujets importants sont traités, des solutions au chômage sont trouvées, et même, l’état a inventé une solution économique si intelligente que nous ne paierons plus d’impôts en 2015. Si l’écrit suffisait pour remplacer les cris, ou la voix pour montrer la voie, il ne faudrait pas s’en priver en public.
- que le chef de Boko Haram a diffusé une nouvelle vidéo, où il apparaît toujours aussi illuminé, montrant une centaine de jeunes femmes présentées comme les lycéennes nigérianes enlevées mi-avril dans le nord-est du pays. Il affirme les avoir converties à l'Islam et exige la libération de prisonniers du groupe islamiste en échange de celle des jeunes filles. Le monde s'indigne, partout sur les réseaux sociaux notamment, jusque Madame Obama. Je ne dis pas qu’il paraît que les américains et les autres entraînent leurs militaires toute l’année. Je ne dis pas que les américains ou les autres possèdent des drones sophistiqués. Je ne dis pas que plutôt que tout ça ne serve à rien, des opérations efficaces pour libérer ces jeunes femmes et démanteler, désagréger, stopper définitivement l’organisation terroriste devraient avoir déjà eu lieu. Je ne le dis pas, mais je le pense et appuie sur quelques touches de clavier. Si l’écrit suffisait pour remplacer les cris, ou la voix pour montrer la voie, il ne faudrait pas s’en priver en public.
- que le corps d'une défunte de 84 ans qui reposait dans un funérarium de Rives, en Isère, a été dépouillé de tous ses bijoux, son alliance, son collier en or, ses deux bagues, dans la nuit du 7 au 8 mai dernier ; qu’un jeune homme de 18 ans est décédé dans un accident de la circulation, la voiture volée était conduite par son frère de 14 ans ; que deux fillettes ont été tuées par leurs pères jeudi et vendredi derniers en région parisienne, lors de drames familiaux survenus à quelques kilomètres de distance. Des faits bruts, non exhaustifs. France, 2014. Les commentaires apparaissent inutiles devant la force du pathétisme. Si l’écrit suffisait pour remplacer les cris, ou la voix pour montrer la voie, il ne faudrait pas s’en priver en public.