La relance de l’économie algérienne dans une perspective de diversification hors hydrocarbures et de compétitivité internationale, passe par un dialogue public-privé authentique, global et permanent.
Le Cercle d’action et de réflexion autour de l’Entreprise(CARE) a organisé hier à l’hôtel Sofitel à Alger, en collaboration avec la délégation de l’Union européenne en Algérie une rencontre débat sur le thème : « La question du dialogue public-privé dans l’Algérie d’aujourd’hui ». Cette rencontre s’est déroulée en présence de plusieurs cadres et experts relevant du secteur économique, dont Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque centrale.
S’exprimant en marge de cette rencontre, Mohamed Bouchakour, économiste docteur d’Etat en sciences de gestion indique que « l’idée du dialogue public-privé est
en train de faire son chemin », mais se pose la question de savoir si « le dialogue authentique global permanant va s’instaurer à temps ? ». L’importance d’y penser tout de suite n’est
plus à démontrer, selon cet économiste, dans la mesure où dans 30 ans, voire plus, il sera trop tard, « c’est véritable course contre la montre, qu’il y a lieu d’engager.
Si rien n’est fait, Au delà de 2020 les choses vont s’ aggraver », a-t-il analysé.
L’expert a souligné dans ce sens que « la problématique qui se pose est comment faire pour instaurer, imposer le dialogue authentique et global sans violence
». Le conférencier a insisté à cet effet de tenir compte de l’importance du dialogue pour éviter d’aller vers une situation de violence.
S’agissant du pacte économique et social, il indique que sa nouveauté ne permet aucune évaluation, sinon tenter une comparaison entre le contenu du texte et le
discours, qui montre quelque part l’existence d’une réelle volonté du gouvernement d’aller vers un changement. Il y a aussi la nécessité de mettre en place un groupe de travail qui s’en chargera
pour rendre des comptes mensuellement, a-t-il rappelé. Evoquant le coût de non-dialogue, il incombe cela à un manque d’appropriation par les parties prenantes des grands choix conçus selon
des visions obsolètes. Il évoque ensuite le problème de la prise de discision, sans études préalables, en décalage par rapport à la réalité. S’agissant des solutions, Mohamed Bouchakour indique
qu’« il est temps de commencer de discuter de l’importance du dialogue dans les plus brefs délais sans perdre du temps pour faire avancer un peu les idées et les intentions surtout à
travers la presse et les médias. L’expert n’a pas manqué de souligner qu’il y a actuellement un dialogue de coulisses, loin des problèmes qui préoccupent la collectivité
nationale.
Selon le document qui nous a été remis, la CARE souligne que le contrat social qui prévaut depuis 1962, est un contrat de type post colonial qui a pour objectif la
redistribution des bienfaits de l’indépendance et de la récupération des ressources nationales qui s’en est suivie. Comme dans la plupart des pays anciennement colonisés, il repose sur
l’usage de la rente issue de la spécialisation dans les exportations intensives de matières premières, les hydrocarbures dans le cas de notre pays.
Le CARE souligne que le lancement du débat sur le dialogue public-privé restitue ce dernier dans le cadre plus large du dialogue social. Il n’est pas dit que
celui-ci doit être une condition préalable à celui là. Le premier peut, au contraire, jouer un rôle d’entraînement pour le second, mais il faut admettre que le dialogue public-privé ne peut
avoir de sens et de durabilité que dans le cadre plus large du dialogue social.
Makhlouf Ait Ziane
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