Un pitch à la fois intriguant et dangereux puisque derrière un postulat de départ extrêmement intéressant se cache en fait un scénario excessivement simple. Les baisses de rythme ne sont donc jamais bien loin mais le film dispose toutefois de suffisamment de qualités que pour mériter le coup d’œil.
Ainsi, le long-métrage captive dès les premières minutes grâce notamment à la rencontre surprenante avec le personnage de Scarlett Johansson. Une scène sur fond blanc totalement épurée, qui contraste nettement avec toutes celles sur fond noir qui vont suivre. Des scènes qui sont sans aucun doute parmi les plus réussies du film grâce à une photographie très soignée et un aspect visuel globalement superbe. Ajoutez à cela un travail minutieux sur le son, et surtout l’absence de son, et vous obtenez des moments de cinéma vraiment uniques. Dommage cependant que cette patte artistique ne se ressente pas tout au long de l’œuvre, en particulier lors des prises de vue en extérieur qui dénotent clairement, car il se dégage dès lors de l’ensemble un manque d’unité un peu dérangeant. Qui plus est, l’introduction captivante laisse rapidement place à d’inévitables longueurs lorsque les situations commencent à se répéter. Des longueurs que l’on retrouvera finalement tout au long du film, le réalisateur usant abondamment de plans longs et lents.
En définitive, Under the Skin est donc un film intéressant à bien des égards mais terriblement perfectible à d’autres. Difficile donc d’adhérer totalement au projet même si on ne peut qu’apprécier l’originalité d’une telle proposition de cinéma. A voir plutôt si on est cinéphile car on est très loin du film grand public !