On peut la retrouver sur Youtube comme sur la scène du Paname Art Café avec sa troupe les Improvocantes. Nous l’avons rencontrée attablée à la terrasse d’un café parisien. Interview avec Elsa de Belilovsky, une des finalistes des Impertinentes 2014.
Les Impertinentes et les Improvocantes
Dans ton sketch sur les impertinentes, tu joues la parisienne un peu « connasse », est ce que c’est un personnage que tu as pu côtoyer dans paris qui t’a inspiré ?
Oui moi. (rires) Non, ce n’est pas une connasse, c’est la fille surmenée, qui n’a pas le temps de vivre les choses qui lui arrivent. Elle a l’impression que tout son quotidien lui est imposé.
C’est vrai qu’à Paris, quand tu es toujours dans le mouvement, tu as l’impression que tout te tombe sur la tête alors que tu n’as rien demandé. Ma « connasse » enchaîne des petits actes manqués, c’est pourtant quelqu’un plein de bonne volonté mais stressée dans la vie. C’est pourquoi tout ce qu’elle va essayer de faire va se retourner contre elle.
Ayons l’énergie positive !
On a pu te voir à la finale des Impertinentes la semaine dernière, qu’as tu pu tirer de l’expérience ?
C’est le bon terme, «une expérience ». Quand j’ai vu que j’étais finaliste je n’y croyais pas du tout. Je peux dire que c’était une chance pour moi d’être accompagnée d’humoristes qui jouent des spectacles depuis plusieurs années et qui fonctionnent très bien. Le « one » c’était, pour ma part, la première fois. Je l’ai donc vraiment pris comme une expérience dans la mesure où j’ai adoré, c’était un grand moment et un super souvenir. Maintenant, j’ai beaucoup de travail à réaliser et j’aimerais trouver quelqu’un qui m’aide à écrire, à me mettre en scène, car je ne me sens pas capable de le faire seule.
Dans la vie, je suis comédienne, j’ai une compagnie d’impro, plein de beaux projets et j’ai aussi une série sur le web (Les filles expliquées aux mecs).
Donc de quoi m’occuper en attendant cette prochaine collaboration pour la préparation d’un one !!
Que t’apporte la troupe d’impro les Improvocantes au Paname ? Peux – tu un peu nous en parler ? L’impro, c’est un bon exercice quand on veut être comédien ou humoriste ?
Oui, l’impro c’est un excellent exercice, c’est vraiment ce qui m’a aidé à m’ouvrir en tant que comédienne. Tu travailles des milliards de personnages, des situations, et surtout, tu stimules ton imagination. Même en casting, c’est plus facile car si on te demande d’improviser, tu n’as pas de stress, tu es beaucoup plus force de proposition et surtout tu as envie de créer plutôt que de faire simplement ce qu’on te demande. Cette compagnie, c’est mon bébé, je l’ai montée il y a tout juste 2 ans et grâce à cela je donne des cours d’improvisations. J’ai fait le festival d’Avignon Off 2013, et je recommence en 2014, entourée de formidables comédiennes. En fait, « les Improvocantes » c’est un peu toute ma vie depuis 2 ans !
Ta chaîne Youtube regroupe beaucoup de tes vidéos. Penses – tu qu’il y ait des manières de jouer, de monter des vidéos qui soient adaptées et qui marchent mieux pour Youtube ?
Les formats courts ! Je pense que pour Youtube, une vidéo de 3 minutes, c’est ce qui peut bien marcher. Concernant mes vidéos, elles ont commencé à bien cartonner, avec plus de 450 000 vues, donc il m’a semblé utile de créer une chaîne. Être « Youtubeuse » (je ne savais même pas que ce terme existait) je l’ai connu cette année avec « les Filles expliquées aux Mecs », c’est un bon media de diffusion, comme Facebook (like me), Twitter (follow me), etc.
Les conseils aux débutants
Quelles sont les qualités humaines et les efforts qui font un bon humoriste selon toi ?
Le travail, beaucoup de travail, mais il faut vivre pleinement sa vie aussi. Je pense qu’il faut faire beaucoup de choses à côté, un bon humoriste c’est un bon observateur de la société. Pour cela il faut être dedans, ne pas rester dans sa bulle de comédien ou juste dans son milieu social. Tu dois être capable d’aller dans plusieurs milieux. Cela demande d’être très curieux dans la vie, de s’intéresser aux autres et d’avoir une grande capacité d’écoute. C’est des autres que l’on s’inspire ! Un sketch de dix minutes, c’est déjà énormément de travail, il faut le connaître par cœur, en sachant que tu peux être déstabilisée par des rires à un moment auquel tu ne t’attends pas ou par une réaction forte d’un spectateur. Dans l’humour, il faut surtout savoir pourquoi tu fais cela.
Soyons Généreux !!
A propos d’un futur one woman show ?
Quand j’ai écrit mon sketch pour les Impertinentes, je me suis rendu compte que je pouvais le développer. Les résultats du casting des Impertinentes ont été annoncés 3 semaines avant mon passage, mon sketch n’était alors qu’un embryon. J’ai donc maintenant envie de pouvoir prendre le temps de le retravailler pour le long terme mais, cette fois-ci, avec quelqu’un pour m’aider et me coacher.
Notre article s’adresse aussi aux humoristes en herbe, donc touche aussi les comédiens, quel serait ton conseil contre le trac ?
La respiration ! Beaucoup respirer, mais bon, ça ne fait pas tout… Le jour du spectacle, en loge, je me suis dit, que ma vie après le 8 avril (date de la finale des Impertinentes) serait la même et que la Terre tournera toujours de la même manière. Ce que l’on fait au quotidien, c’est super pour nous, pour notre petite vie, mais au fond, ce n’est rien du tout, c’est du vent. C’est ma technique pour déstresser, relativiser la situation, je fais de la méditation aussi, ça aide un peu.
Être dans le présent, ici et maintenant !
Quels seraient tes conseils pour les jeunes humoristes qui souhaitent se faire connaître du public ?
Comme conseil, je pense qu’il faut savoir faire les bons choix et prendre son temps, vraiment. Tu écris un sketch, tu commences par le jouer dans des scènes ouvertes, tu le travailles, le peaufines et petit à petit, tu vas au-delà de tes ambitions. On peut « se manger » si on n’a pas beaucoup de bouteille, et c’est très dur par la suite de se relever. Il faut donc aimer et croire en son travail, se faire son propre style.
En conclusion, aurais – tu un petit mot pour les fans qui nous suivent sur Youhumour ?
Détendez vos zygomatiques, riez, et profitez. Tout le monde peut faire de l’humour et de l’improvisation, que vous soyez comédien ou non. On a tous en nous énormément d’imagination, il faut savoir la trouver et lâcher prise !
Retrouvez Elsa tous les mercredis, avec les Improvocantes au Paname Art Café, et sur Internet, avec les Filles expliquées aux Mecs sur la chaîne de la tribu aufeminin, ou sa chaîne Youtube perso. Elsa sera à Avignon 2014 avec les Improvocantes, au théâtre des Corps Saints, à 22H30, place des Corps Saints. C’est une troupe d’improvisation féminine, le spectateur écrit des thèmes, elles piochent les mots, et improvisent de folles situations.
Le spectateur crée le spectacle ! Si l’envie vous prend, Elsa donne aussi des cours d’improvisation avec sa troupe chaque semaine sur Paris. Toutes les infos : cie.lesimprovocantes@gmail.com