Communiqué FNE
Au terme de la réunion du Groupe National Loup qui s'est tenue ce 7 mai 2014, plusieurs questions demeurent.
La litanie portée par des responsables agricoles et certains parlementaires pour une renégociation de la Convention de Berne et de la Directive Habitats sont apparues pour ce qu'elles sont : de la démagogie. D'abord parce que tous savent que les autres pays européens ne souhaitent pas cette renégociation ; ensuite parce que les dérogations prévues à ces engagements de protection permettent déjà de gérer la situation présente de co-existence avec le loup.
L'adoption au Sénat dans le cadre de l'examen de la loi agricole de deux amendements qui excèdent le cadre des dérogations possibles au statut de protection relève lui aussi de la démagogie et ne feraient que complexifier pratiquement et juridiquement le travail des services de l'Etat : il est indispensable qu'ils soient écartés en seconde lecture à l'assemblée.
Le dispositif global qui encadre les possibilités d'intervention sur l'espèce évoluera peu par rapport à l'année dernière.
Par contre, FNE renouvelle sa demande expresse de vérification de la mise en place effective de moyens de protection avant toute autorisation de tir de défense, et a fortiori de prélèvement. Elle renouvelle aussi son opposition à des autorisations de tir l'hiver en l'absence des troupeaux ainsi que dans les nouveaux secteurs de colonisation.
La fixation d'un chiffre maximum de prélèvements possible paraît ressortir plus de la communication que de la gestion réelle de l'espèce. L'année dernière, FNE avait dénoncé le choix du chiffre plafond de 24, excessif et impratiquable. La saison passée a validé notre position. Dans ce cadre, renouveler le choix de ce chiffre assorti d'une possibilité d'augmentation en cours de saison relève tout autant de la communication ; ce qui compte, c'est que les autorisations de tir respectent réellement le cadre dérogatoire, et que la préservation des attaques soit améliorée.
Enfin et sur le fond, l'Etat doit s' engager clairement, et énoncer pour toutes les parties prenantes quelles sont les conditions pour une présence pérenne de l'espèce. Tout ce qui peut apparaître comme de la faiblesse par rapport à des groupes de pression dont l'objectif réel est la régression ou l'éradication de l'espèce est contre-productif, car leurs revendications sont sans limites et incompatibles avec les engagements internationaux de notre pays. Seul un portage assumé par l'Etat d'une nécessaire logique de compromis sera de nature à créer les conditions de la co-existence.
FNE réitèrera ses demandes lors de la réunion de la commission Faune du Conseil National de Protection de la Nature qui se tiendra le 12 mai 2014.
Source : FNE