Samedi 10 mai 2014, Warner Bros a convié plusieurs journalistes et blogs à assister dans un cadre prestigieux l’hôtel Bristol à une rencontre avec le réalisateur de Godzilla Gareth Edwards. La journée estampillé Godzilla Paris était accessible via le réseau Twitter pour suivre les questions et réponses.
Avec le sourire et un simplicité désarmante, Gareth Edwards s’est prêté aux questions/réponses. Nous avons noté plusieurs des échanges, en voici une partie:
Q: Pourquoi décider d’intégrer Godzilla dans un contexte moderne ?
R: A l’origine, Godzilla incarne la menace atomique. Le monstre offre la possibilité de modifier le scénario a volonté. Chaque film peut-être une vision différente du personnage. Pour le premier film, en 1954, la science fiction permettait de parler d’Hiroshima malgré la censure, de toucher du doigt la catastrophe. La SF a un sens caché. Je voulais avoir un Godzilla ne sortant pas uniquement de l’océan…
Q: Quel genre de film avez-voulu faire ? Comment qualifier vous votre Godzilla?
R: Je voulais un film qui touche. J’ai gardé le coeur d’un enfant. Je n’ai pas vraiment ciblé de public précis. Je souhaitais réaliser un Godzilla qui intéresse. Le long métrage a été diffusé à des enfants de 10 ans qui ont littéralement adoré. Les enfants sont plus intelligents que nous pensons, ils voient au-delà des apparences.
Q: Aviez-vous un objectif précis pour illustrer la démesure de Godzilla ?
R: Je souhaitais un Godzilla gigantesque. Plusieurs scènes offrent un contraste saisissant entre sa taille et l’apparence minuscule des hommes. Dans toutes scènes, que l’on capture avec la caméra, nous devions essayer de rendre réaliste l’impression visuel, c’était parfois très compliqué.
Q: Le nom « Brody », la B.O. proche des Dents de la mer, la thématique familiale, Spielberg a-t-il une grosse influence sur vous ? Les références étaient-elles conscientes ou involontaires?
R: J’ai grandi avec les films de Spielbierg. En vrai, mon Godzilla est une véritable lettre d’amour à ce réalisateur. Son travail m’a énormément et inconsciemment inspiré dans mon travail actuel.
Q: Il y a un clin d’oeil subtil à Mothra dans le film. Est-ce un teasing pour le second film ?
R: Nous avons effectivement placé énormément de clins d’oeil dans toutes les scènes du film. Vous pouvez apercevoir un poster de Godzilla dans la chambre d’enfant de Ford. Et bien d’autres ajouts destinés aux fans comme dans la classe.
(Chut, nous ne vous dévoilerons pas tout, laissez vous le plaisir de la découverte, histoire d’avoir des étoiles dans les yeux – Note de NKOTG)
Q: Pourquoi ne pas avoir utilisé les monstres traditionnels de la saga ?
R: Nous n’avions pas tous les droits sur ces montres. Warner Bros n’a pas acquis tous les personnages. De toute manière, les créatures n’auraient pas correspondu à ce que j’ai voulu faire de ce nouveau Godzilla.
Q: Pourquoi avoir choisi de collaborer avec Alexandre Desplat ?
R: Je suis un grand fan de Desplat. J’adore son travail. Il est incroyablement talentueux. Faire un film est indescriptible. Travailler avec Alexandre Desplat était incroyable. Alexandre Desplat est, à mon avis, un des plus grands compositeurs de notre génération et en plus de cela il possède un humour très européen.
(Pour informations, si vous souhaitez écouter le playlist écouté par Gareth Edwards elle est paru dans le Empire Magazine)
Q: Avez-vous songé à un moment à faire un film purement américain ? Vous avez conservé l’influence japonaise des films de la Toho.
R: Il y avait un cahier des charges obliagoires à mes yeux. Pour réaliser un « vrai » Godzilla, je ne voyais pas zapper la présence du Japon. C’était impossible.
Q: Pour Monsters, vous étiez fortement impliqué dans la conception des effets spéciaux, cela a-t-il été le cas avec Godzilla ?
R: Pour Monstres, j’ai mis trois semaines pour tous les effets. Humour: J’ai réalisé tous les effets de Godzilla sur mon ordinateur. Non, il m’était sincérement pas concevable de le faire pour Godzilla. Je n’ai pas eu un seul jour de congés en 2 ans. Je n’avais pas les compétences nécessaires, j’étais dans la conception et la réalisation. Je souhaitais être le plus efficace possible.
Q: La version diffusée en salles est-elle celle que vous désiriez ? Peut-on s’attendre à une version longue en Blu-Ray ?
R: Beaucoup de gens ont travaillé sur Godzilla. Beaucoup de personnes l’ont visionné. Beaucoup d’avis différents. Beaucoup de regards. Beaucoup de choses font que la version que vous verrez au cinéma est la meilleure version que j’aurais pu réaliser. N’attendez pas un director’s cut. Mais vous aurez des scènes coupées pour la sortie vidéo.
Q: Comment s’est déroulé le casting? Pourquoi avoir choisi Bryan Cranston ? Comment avez vous choisi Juliette Binoche?
R: Le casting s’est fait très simplement, je ne pensais même pas pouvoir avoir Juliette Binoche sur le plateau. Je remercie l’enfant qui l’a poussé à accepter le rôle. J’étais surpris qu’elle accepte, et ravi. Concernant Bryan Cranston, je dois avouer n’avoir jamais vu un épisode de Breaking Bad, je l’ai choisi pour Malcolm. Je suis un grand fan. Et je pensais qu’avec un rôle dramatique il serait exceptionnel. Preuve en est…
Q: Comment s’est déroulé le processus de création du nouveau design de Godzilla ?
R: Au final, la création de Godzilla a été très difficile. Nous avons chacun notre vision du monstre. Il a fallu un an pour son design. De longs mois, mais je suis fier du rendu final.
Q: Avez-vous pensé à Andy Serkis et à la motion capture pour jouer Godzilla ?
R: Les MUTO n’auraient jamais pas pu être créés en motion capture. Pour plusieurs raisons. (Nous nous vous les énonçons pas, encore une fois pour une question de surprise…)
Nous avons décidé de tout faire en animation, mais Andy Serkis a fait certaines scènes en cation capture qui ont aidé à l’animation des MUTO. Nous avons collaboré avec des grands noms pour mettre en action les monstres.
Le réalisateur a été très agréable à écouter. Il a répondu aux questions avec une passion et un amour pour son travail qui impose le respect. Gareth Edwards a su démontrer en deux films tout le potentiel de son talent. Il se place très bien dans les personnes à surveiller dans les prochaines années. La rencontre avec ses questions/ réponses auront permis de mieux cerner la volonté cachée derrière la version 2014 de Godzilla. Nous aurions aimé prolonger le moment. Poser des questions notamment avec Pacific rim, et les combats… mais le timing et les spoiles s’y prêtaient mal.
Merci à la Warner Bros pour l’événement. Et à l’ensemble des personnes présentes, dont certaines ont eu leur question posée et reprises dans ce compte rendu (assez succint) .