Ce blog est en friche, c’est un massacre. Mais vous savez ce que c’est ? Vous cuisinez un chouette truc , en vous disant que ce sera super bien pour le blog, vous le prenez même en photo, vous le mangez, et le temps que vous vous mettiez à préparer votre post de blog, vous avez de nouveau faim et vous devez de nouveau cuisiner. En résumé, je suis tombée dans un cercle vicieux totalement imputable à mon estomac.
Mais je vais essayer de me rattraper, tout simplement parce que bloguer, ça me manque.
Du coup, pour me faire pardonner, je vais pas y aller avec le dos de la baguette, parce qu’on va parler sushis. Enfin, de makis pour être plus précis.
Tout le monde aime les sushis
Faire ça à la maison, c’est absolument génial :
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- ça coûte environ 60 fois moins cher que de les commander chez Sushi Shop et consort, où mis à part quelques éditions spéciales, ils cassent pas trois pâtes à un canard.
- étant donné qu’on est très loin du savoir-faire nippon, on peut se la jouer californienne et inventer des millions de trucs pour pimper ses makis. Ouais, on peut en faire à presque n’importe quoi !
- c’est un moyen hyper efficace d’épater ses convives : une légende urbaine veut que faire des makis, ce soit très compliqué. Or c’est archi faux. Faire des sushis et des sashimis, ça demande une vraie technique et une certaine dextérité qui ne sont pas à la portée de tous, on est bien d’accord. Par contre, faire des makis, c’est finger in the nose. Voire même, c’est rigolo à faire avec des enfants.
- il parait que ça se congèle super bien (j’ai jamais réussi à congeler les miens, vu que le les dévore tous comme une porcasse).
- Vous pourrez faire ça :
Le seul truc un peu compliqué, c’est dénicher certains des ingrédients. Et même ça, c’est en train de devenir faux.
D’ailleurs, pour faire des makis, de quoi avez-vous besoin ?
Pour le riz :
- Du riz, oui mais déconnez pas. Prenez du vrai riz à sushis. C’est peut-être plus cher, mais c’est pas une question de marketing. Il est parfaitement adapté à la cuisson, il est bien collant, et sa texture est parfaite. Avec 500 grammes on fait des makis pour 6 personnes. On en trouve dans les épiceries asiatiques, et j’en ai même déjà vu au supermarché.
- Du vinaigre de riz. Cet ingrédient pourrait sembler superflu, mais pas du tout. C’est lui qui va donner ce goût si particulier au riz. J’en ai vu au supermarché. Sinon, en épicerie asiatique aussi.
- Du sucre.
- Du sel.
Pour les garnitures :
- Des feuilles de Nori : un paquet, ça ne me suffit quasiment jamais. Au pire, ça se conserve pas trop mal, soyez fous prenez-en deux paquets.
- Du poisson : du thon (mais pas du rouge), du saumon (mais pas de Norvège), de la daurade ou même du maquereau. Pour faire un point sur les poissons responsables, il y a une petite liste ici. Pour 3 personnes, un petit filet de saumon m’a suffit.
- Le poisson c’est cher. Du coup, pour les petits budgets, on peut le remplacer par du surimi, ou alors un savant mélange de Carré Frais, de thon en boite, et de ciboulette. Et si on ne mange pas de poisson, on peut se contenter de fromage frais et d’herbes fraiches.
- Des légumes en bâtonnets : concombres, avocats, radis blanc, carotte, betterave… en fait c’est simple : n’importe quel légume qui se mange cru et qu’on peut découper.
- Des fruits : parce que le sucré-salé c’est super délicieux, même avec du poisson. Une pomme granny ou une mangue découpées elles aussi en bâtonnets par exemple.
Pour les accessoires pas si accessoires :
- Une natte spéciale pour rouler les sushis. Croyez-moi, quand vous aurez des grains de riz collés jusque dans les cheveux, vous serez trop contents d’avoir chopé une natte… J’ai payé la mienne 1 euros 75 dans une supérette de centre-ville ouverte un jour férié. C’est dire que c’est pas un gros investissement.
- Un couteau qui coupe bien.
Pour la dégustation :
- Du gingembre en saumure : moi j’adore ça. Je suis juste un peu déçue d’avoir découvert que ça n’était pas aphrodisiaque. Les japonais en mangent entre deux sushis pour annuler le goût du précédent et mieux apprécier le suivant.
- De la sauce soja. De la salée, évidemment. De la sucrée si on a envie, mais il faut bien se rappeler que c’est un délire d’occidental. Mais comme j’ai l’intention de mettre de la pomme dans mes makis, on est pas à ça prêt.
- Du wasabi.
- Des baguettes : parce qu’un jour j’ai vu quelqu’un manger des sushis au couteau et à la fourchette et que j’en suis toujours pas remise.
Et maintenant qu’on a tout ça, comment est-ce qu’on procède ?
On commence par le riz.
C’est la partie la plus technique des sushis.
On lave bien le riz, pour le débarrasser d’un maximum d’amidon. En ce qui me concerne, je le rince trois ou quatre fois. Une fois son riz bien propre (l’eau de rinçage doit être claire), on laisse le riz s’égoutter pendant 30 minutes. Le temps de poser son vernis à ongles, de faire quelques pompes ou de boire un bon demi.
ouais bébé
Ensuite, on le met à chauffer avec la même quantité d’eau : 250 ml d’eau pour 250 g de riz. 500 ml d’eau pour 500 g de riz. Et ainsi de suite. Maintenant, c’est technique : mettez le riz et l’eau dans une casserole. Couvrez hermétiquement la casserole. Portez l’eau à ébullition à feu pas trop fort. Quand l’eau bout, baissez le feu et laissez cuire à feu doux pendant encore dix minutes. Les dix minutes écoulées, coupez le feu, et laissez reposer encore dix minutes.
Facile ? Détrompez vous, parce que ce que je n’ai pas encore dit, c’est qu’à partir du moment ou vous aurez posé le couvercle sur votre casserole, vous aurez interdiction totale de le soulever jusqu’à la fin. La vapeur est l’élément clé de la cuisson du riz à sushis. Ce qui signifie que vous ne pourrez vous fier qu’à votre ouïe et à votre intuition. Que la force soit avec vous.
Pendant que votre riz cuit, mettez 125 ml de vinaigre de riz à chauffer doucement. Faites y fondre environ 50 g de sucre et une ou deux pincées de sel. Quand c’est fait ôtez du feu et réservez.
Admettons que votre riz est cuit et qu’il ne ressemble pas à une semelle cramée collée au fond de votre casserole. Vous devez maintenant le faire refroidir. Transvasez-le dans saladier, et "tranchez-le" avec une spatule en bois pour l’aérer. Vous pouvez également le ventiler à l’aide d’un éventail. Répétez l’opération jusqu’à ce qu’il soit à température ambiante. Arrosez-le de votre mélange vinaigre, sel et sucre, remuez délicatement et couvrez-le d’un linge propre et humide.
on a dit humide, pas trempé.
Maintenant, c’est l’heure de rouler les makis :
Découpez vos garnitures en bâtonnets, poisson y compris. Si vous n’avez pas l’intention de congeler vos makis, vous pouvez mettre le poisson un moment au congélateur, ça aide à la découpe.
Préparez un bol d’eau additionnée d’un peu de vinaigre de riz.
Disposez la natte devant vous. Posez la feuille de nori sur la natte, la face la moins lisse contre vous, les rainures horizontales.
Humidifiez un peu la feuille de nori avec l’eau vinaigrée.
Étalez une couche uniforme de riz sur le tiers le plus proche de vous de la feuille de nori.
Réalisez que le riz à sushi, ça colle. Oui, vous en avez plus sur le front, les doigts et les cheveux que sur la feuille de nori. C’est normal. Et c’est rigolo.
Au milieu de la bande de riz, disposez la garniture. Du classique saumon avocat, jusqu’au chèvre tomate séchées, laissez votre imagination s’emballer, c’est la fête, vous êtes en train de faire vos premiers makis.
A l’aide de la natte, roulez la feuille de nori, en serrant bien pour pas que la garniture parte en freestyle. Si vous avez la sensation que la feuille ne va pas assez coller, n’hésitez pas à l’humidifier encore un peu.
Normalement, vous devriez vous retrouver avec un boudin (non pas moi) (lol) duquel dépasse une bande de nori. Découpez soigneusement cette bande. Coupez le boudin au milieu (non, pas moi) (comment ça c’est toujours pas drôle ?). Et coupez les deux moitié encore en deux, jusqu’à ce que vous ayez des makis de la taille désirée.
Maintenant appréciez le privilège du cuisinier : les deux embouts ne sont pas suffisamment présentables pour vos convives. Vous avez donc le droit de les manger.
Et comme parfois une petite vidéo vaut mieux qu’un long discours :