Publié le 12 mai 2014 par Universcomics
@Josemaniette
Si tout comme moi vous rêviez d'une véritable nouvelle série consacrée à Scott Summers, devenu entre temps un des héros les plus bad-ass de l'univers Marvel, vous allez devoir revoir vos espérances. Car le titre de Greg Rucka donne la part belle au Scott du passé, celui a débarqué dans notre ère temporelle à l'âge de seize ans et qui doit peu à peu s'adapter à cette situation incongrue. Cerise sur le gâteau, le jeune homme qui se croyait orphelin découvre qu'en fait son père est encore en vie. Sauf qu'il sillonne les étoiles à bord d'un astronef, qu'il est un corsaire de l'espace, que sa petite copine est une charmante extra-terrestre, et que son équipage semble droit sorti d'un film de science-fiction des années soixante. Tant de révélations qui fragilisent le gamin qu'est Scott, qui en devient plus touchant et crédible que ce monstre froid et calculateur, prêt à tout pour sauver la race mutante. Est-ce un bien? Pas tout à fait, car en dehors de la relation père/fils qui va devoir se nouer au fil du temps, il ne se passe rien d'autre. Une croisière dans le cosmos, l'attaque d'un petit vaisseau Badoon très vite expédiée parmi les affaires courantes... C'est assez indigent, et on se rend compte que ce décor stellaire n'est rien d'autre qu'une toile de fond imposée pour un énième récit qui va toucher la corde sensible de la filiation difficile, et de la complexité d'être un père quand on n'est pas taillé ou préparé pour le rôle. Greg Rucka sait écrire et on lui sera reconnaissant de ne jamais rendre copie blanche ou de taper en dessous de la moyenne, mais il va falloir avoir d'autres idées pour nous passionner sur le long terme. Attention aussi aux dessins de Russel Dauterman. Par endroits faussement naïfs, frais, ils manquent également de caractère, de précision, et laissent un petit goût d'inachevé dans plusieurs gros plans, et sur les postures des personnages (silhouette, port des épaules...). J'admets ne pas le trouver exceptionnel, sans pour autant le considérer mauvais. C'est juste que c'est assez quelconque, voilà. Il faut dire que j'espérais monts et merveilles de ce Cyclops version All-New Marvel Now, et du coup, j'ai encore faim après l'apéritif.