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Bright Star de Jane Campion avec Ben Wishaw, Abbie Cornish, Paul Schneider, Kerry Fox

Par Kojimaemi

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L'histoire: En 1818, Fanny Brawne et John Keats sont voisins. Leurs premières rencontres sont plutôt froides. Il la trouve un peu futile et elle n'aime pas vraiment la poésie. Pourtant, ils vont lentement, presque insidieusement, tomber amoureux l'un de l'autre. Au point que Mrs Brawne, la mère de Fanny, et Mr Brown, un ami de Keats, envisagent de les séparer car un mariage n'est pas possible à cause du manque d'argent du jeune homme.

Le synopsis est prometteur. Une passion amoureuse entre un poète et sa muse, des paysages somptueux et des vieilles maisons ; c'est tout ce que j'aime. D'ailleurs, une partie de la promesse est tenue grâce aux décors vraiment magnifiques. Je ne suis pas une contemplative, et voir la nature au cinéma, ça n'est pas mon truc. Sauf quand c'est filmé comme dans Bright Star parce que c'est vivant, coloré, et que ça ne dessert jamais le film. Un peu comme dans Orgueil et Préjugés de Joe Wright - ou même les autres adaptations de Jane Austen - le paysage est sublimé et devient presque un personnage de l'histoire. D'ailleurs, dans Bright Star, il s'avère être le protagoniste le moins décevant.

Fanny Brawne et John Keats sont horriblement fades, exaspérants, limite antipathiques. Surtout Fanny. Au début, elle ne parle que robe, couture et chiffons, et elle n'a de l'esprit que pour s'adresser à Mr Brown qu'elle méprise profondément. Elle est insupportable pour tout dire. Abbie Cornish n'a aucun charisme et elle est aussi transparente que son personnage. Face à elle, John Keats n'est pas vraiment un poète de génie mais un jeune homme normal qui n'a pas d'argent et qui cite quelques vers de temps en temps. Et Ben Wishaw, que j'avais adoré dans Le Parfum, est lui aussi charismatique comme un pet de lapin. La ressemblance avec Keats était pourtant très crédible, mais à aucun moment on ne le sent habité par le personnage. Citer de la poésie ne suffit pas à la faire vivre. On se croirait à une récitation d'école. Le seul qui est digne d'intérêt est Paul Schneider dont le personnage, Mr Brown, ne cesse de lancer des piques à l'irritante Fanny, au point que je le pensais amoureux d'elle. Mais je me trompais. 

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Considérant que l'histoire se déroule entre 1818 et 1821, il ne peut s'agir que d'un amour platonique et il est vrai que ce genre de passion est difficile à rendre captivant à l'écran. Mais pour en revenir à Orgueil et Préjugés, Joe Wright parvient parfaitement à créer une tension entre Elizabeth et Darcy sans qu'ils ne s'embrassent une seule fois. Ce n'est donc pas impossible. C'est là où Jane Campion échoue lamentablement parce qu'elle ne parvient pas à montrer l'exaltation et l'ardeur des sentiments que Fanny et John se portent. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, je ne saurais dire à quel moment ils tombent amoureux l'un de l'autre, ni à quel moment ils comprennent qu'ils s'aiment. Du coup, ce n'est même pas romanesque et on s'ennuie. Je pense que la réalisatrice aurait pu se permettre de prendre quelques libertés par rapport à la véritable histoire pour rendre son film un peu plus... puissant. Tous les ingrédients étaient à sa disposition: une histoire impossible, une mort prématurée - Keats est mort à 25 ans en Italie, loin de Fanny - de la poésie... Pour en revenir à la poésie, je ne connaissais pas Keats en tant qu'artiste et c'est dommage que la spectatrice inculte que je suis ait été submergée par les citations, parfois injustifiées, de ses oeuvres. Noyade assurée au milieu des vers! 

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Résultat très décevant pour une histoire qui aurait dû être magnifique et bouleversante. Si vous voulez de la littérature et des amours contrariées, je vous conseille plutôt Becoming Jane avec Anne Athaway et James McAvoy, Oscar Wilde avec Stephen Fry et Jude Law, Kill Your Darlings avec Daniel Radcliffe,... J'en oublie beaucoup, mais c'est mon top 3!


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