Le personnage du Passe-Monde m’a beaucoup plu. J’ai beaucoup aimé la platitude bureaucratique avec laquelle est traité le passage des vivants vers le Paradis ou l’Enfer. Cette manière de dédramatiser la mort a un petit côté pince-sans-rire et humour noir qui me parle beaucoup: on reçoit l’ordre de mission, on va chercher le mort au cimetière, on lui lit le bilan de sa vie et on le conduit sur le bon où le mauvais côté de l’au-delà, puis on passe au suivant. L’idée est très originale, et tout ce qui touche à sa fonction est traité avec la même dérision, jusqu’à son assistant squelette qui doit s’excuser de ne pouvoir partager un verre, la faute à son absence d’organe. De plus, le roman se présente comme son journal, régulièrement annoté de commentaires personnels qui apportent un second degré très agréable.
Là où j’ai été moins séduite, c’est lorsque les vampires arrivent. Car ils prennent complètement le pas sur la fonction de Passe-Monde qui n’a plus aucun rôle dans l’histoire et est relégué au second plan alors qu’elle était justement originale. Du coup, j’ai passé une bonne partie de ma lecture à attendre que l’on développe ce personnage alors que le roman ne parle plus vraiment de lui ce qui est vraiment dommage.
La suite du roman se concentre donc sur les conflits qui opposent les différents clans vampiriques sur la question des rapports avec les humains. Même si j’avoue ne pas avoir été très sensible à ce sujet assez peu novateur, il permet au moins beaucoup d’action, des bagarres et des retournements de situations qui permettent une lecture fluide et sans temps morts. J’ai regretté néanmoins que les vampires de ce roman se prennent autant au sérieux et ne soient pas gagné par la dérision affichée au début du roman.
La note de Mélu:
Un bon concept, mais pas exploité comme je l’espérais.
Un mot sur l’auteur: Thibault Rollet est un auteur français et également chanteur dans le groupe “Mr N”