Le billet de JPROCK :
Voilà un gig très attendu que celui de Lebanon Hanover !
Le DNA est bien rempli ce soir malgré la météo pourrie, les vrais amateurs ont bravé la pluie et sont venus en nombre
et c’est tant mieux.
Ceci dit si la pluie n’avait pas été présente il y a de fortes chances que Low
Factor l’aurait attiré.
Avec sa voix proche d un Johnny Lydon féminin sous prozak croisé avec un porcinet qu’on égorge , la jeune femme au look qui évoque un Robert Smith aminci nous livre ses compos pendant trente
minutes sous des applaudissements polis.
On déplore quelques petits incidents techniques qui émaillent le set, néanmoins tout n’est pas à jeter car musicalement ça se défend avec quelques titres avant gardistes comme « Frozen" ou «
Papillons ».
Mais dans l’ensemble, je dois reconnaître que ça ne vole pas bien haut et que le capital séduction de ce bel effort risque bien de n’avoir convaincu que les plus aventureux ou les moins exigeants
parmi nous.
"Je me demande ce qu’elle prend, ça a l’air bien , je veux les mêmes !" me glisse à l’oreille mon voisin avec humour.
En effet, on se le demande…
C’est donc vers 21h que les choses sérieuse commencent avec l’arrivée sur scène de Lebanon
Hanover.
Formé en 2010 par Larissa Iceglass et William Maybelline le duo se situe dans la pure tradition post punk- cold wave avec des titres où la basse est omniprésente, et l’emploi de boîtes à rythmes
claquantes et de synthés glacés.
Selon les morceaux ,Larissa et William se partagent le chant dans un style plutôt guttural et envoûtant.
Dès les premiers titres "A Very Good Life", "Saddest Smile" et « Albatross" le public adhère et ça danse dans tous les coins d’une club qui est maintenant bondé.
Larissa, froide mais sensuelle, extirpe de sa guitare des accords précis tandis que William fait danser sa basse avec classe.
Le set se poursuit avec "No One Holds Hands », "Hall of Ice" et "I Believe you can Survive », alors que de temps à autre le duo disparaît derrière un nuage de fumée.
Place ensuite à "Die World II", "Northern Lights », "Invite me to Your Country" puis à
« Chimerical » et Gallowdance ».
Mélancolique et nostalgique, minimaliste et hypnotique, Lebanon Hanover nous balade par sa musique entre Berlin et Manchester,
dans les méandres de cette Europe du nord froide et industrielle.
On retrouve dans leurs titres tous les codes du rock gothique des 80’s remis à l’ordre du jour dans un concept résolument moderne.
Une jolie fusion novatrice très réussie.
D'ailleurs le public est unanime, les ovationne, et désire un bis.
En rappel le duo revient nous jouer « Avalanche" puis "Midnight Creature" avant de prendre congé définitivement.
Quelques minutes plus tard au stand merchandising, les trois albums du groupe se vendent comme des petits pains.
Pari gagné ce soir pour Lebanon Hanover ainsi que pour l’organisateur Mad About Music à l’origine
de pas mal de soirées du genre au DNA et ailleurs.
On ne peut qu’encourager ce genre d’initiatives et s’en réjouir .
Bravo !
PS: le 4 juin Christian Death viendra hanter le DNA, un concert qui s’annonce d'ores et déjà comme un incontournable.
Texte et photos : JPROCK.