Passé la surprise, vient le temps de prendre la mesure d'un tel poste dans une ville aux problématiques particulièrement complexes. Des premiers échange avec François - le dir cab - et les autres membres du cabinet (nous sommes 4) pour répartir nos champs de compétence et de facto les élus avec lesquels nous aurons à apporter un soutien technique et parfois politique.
A ce stade, nous ne pourrons guère compter sur nos prédécesseurs... aucun dossier dans les deux énormes armoires de mon bureau... une certaine idée de l'alternance politique, une certaine idée de la permanence démocratique... Dossier après dossier, urgence après urgence, il nous faudra les reconstituer un par un.
Au final, c'est du temps perdu, c'est de l'énergie inutilement dépensée et de fait une perte d'efficacité immédiate dans la multitude des dossiers chauds laissés en héritage. Fatalement, on multiplie les demandes de note aux services, eux-mêmes déjà sollicités par les nouveaux élus pressés de bien faire, pressés de mettre en oeuvre les engagements pris au court de la campagne. Tout le monde y perd mais les premiers impactés sont au final les Roubaisiens.
S'installer c'est aussi rencontrer les différents services avec qui on va travailler au quotidien. C'est aussi prendre en compte le fait que pour les personnels, un changement d'équipe n'est pas un fait anodin, c'est la remise en cause de certaines habitudes de travail, la mise en place d'un cadre forcément différent.
Il n'y a d'ailleurs pas forcément de défiance - sauf peut-être pour une infime minorité - juste le besoin de prendre ses marques entre des personnes qui ne se connaissent pas et beaucoup d'élus qui découvrent eux aussi le fonctionnement d'une collectivité qui comptent près de 1600 agents. C'est aussi le rôle du cabinet de mettre un peu d'huile pour lever quelques crispations. Au fond, ce n'est pas sans me rappeler ma propre prise de fonctions quand j'étais devenu conseiller municipal à 25 ans, avec néanmoins une différence de taille, le Maire commençait son 4ème mandat.
Pour ma part, étant moi-même issu de la fonction publique territoriale, je sais que dans l'ensemble, les fonctionnaires territoriaux ont le souci de du service publique et aussi de l'efficacité mais cette efficacité incombe pour bonne part aux politiques et aux décisions qu'ils prennent ou pas. Et c'est souvent l'absence de responsabilité politique qui amène une forme d'inertie voire d'immobilisme d'une collectivité et ce phénomène ne me semble pas propre au public c'est également le cas dans le privé surtout à partir d'une certaine taille.
Voilà, près d'un mois s'est écoulé depuis la proposition de Guillaume Delbar. Il serait faux de parler d'installation tranquille... simplement, je tente de m'imprégner d'une ville que je connaissais comme simple utilisateur, désormais je suis un peu plus qu'un acteur de celle-ci. Et de retrouver une certaine agilité "intellectuelle" pour pouvoir chaque heure ou presque changer de sujet sans oublier celui traité précédemment. L'autre obligation sera également de repenser notre organisation au quotidien :)
Au fait ... source voix du nord... Luc Hossepied explique : « L’un des défis qu’elle a maintenant, c’est de faire revenir la classe moyenne ! » C. Di M. - Je crois que l'enjeu premier c'est déjà de la garder...