Une bataille contre les salariés

Publié le 11 mai 2014 par Despasperdus

L'offensive des néo ou socio-libéraux et du patronat pour généraliser le travail dominical est une bataille dans la guerre qu'ils mènent contre les salariés et les classes populaires et moyennes pour détruire les droits sociaux.

La proposition de loi du Front de gauche garantissant le droit au repos dominical votée par le Sénat sous un pouvoir de droite qui devait être adoptée par la nouvelle majorité de gauche à l'Assemblée Nationale aurait refroidi efficacement les velléités du patronat.

Or, la victoire de Hollande et deux années des gouvernements Ayrault-Valls n'ont rien changé. Le gouvernement Ayrault a cédé sans condition sur l'ouverture des magasins de bricolage, et l'actuel ministre en charge du dossier est favorable à de nouvelles concessions au patronat.

Dans ce contexte, l'intention de la maire de Paris de proposer au Conseil de Paris la création d'une mission d'information et d'évaluation relative au travail dominical est très inquiétante. Est-ce une manœuvre dilatoire pour réduire la pression du patronat et certains élus du PS qui réclament de nouvelles zones touristiques ou pour berner les opposants au travail dominical, à l'instar de la commission Bailly ?

A priori, la question inquiète dans sa propre majorité car Emmanuelle Becker, élue communiste du 13e arrondissement déléguée à la jeunesse, s'est fendue d'une excellente tribune, Travail dominical : une guerre contre les salariés :

« C'est un débat qui semble revenir encore et toujours. Les plus dogmatiques des libéraux n'arrivent pas à comprendre pourquoi les Français refusent l'extension du travail dominical. Serions-nous, comme certains le laissent entendre, un peuple fainéant et arriéré, qui se complaît dans l'oisiveté quand nos voisins (et concurrents) européens en profitent pour engranger les bénéfices? C'est une drôle de vision de la construction européenne, mais surtout, c'est une bien étrange façon d'envisager le monde du travail. »

Elle poursuit :

« Il faudrait remonter à la base de la construction économique de notre société pour bien comprendre les enjeux. Et sans entrer dans le détail, il est facile de comprendre que le jour de repos commun est très loin d'être improductif. C'est une journée sans laquelle les salariés ne parviendraient sans doute pas à tenir le reste de la semaine. Et c'est pourtant à cela que la droite entend s'attaquer. Après avoir fait reculer l'âge de départ en retraite, après avoir fait augmenter le temps de travail hebdomadaire, on se demande par quel miracle les salariés ont toujours droit à une pause déjeuner. En vérité, le travail dominical n'est rien d'autre qu'une offensive de guerre contre les salariés. »

Je vous invite à lire la suite sur le Huffington Post. A suivre !