Cet article est tout à la fois une nouvelle petite balade architecturale et historique et un HOMMAGE à la population syrienne qui souffre, notamment dans cette ville qui est la plus ancienne ville au monde encore habitée. La guerre s'arrêtera-t-elle un jour ? Que restera-t-il des habitants de Damas et des merveilles de la cité ?
Damas est la capitale de la Syrie. La ville même compte plus de 1 700 000 habitants pour une agglomération qui dépasse les 2 600 000 habitants.
La vieille ville se trouve sur la rive sud de la rivière Barada, qui est presque à sec. À l'intérieur des remparts se trouvent plusieurs monuments comme la mosquée des Omeyyades, le palais Azem ou encore le caravansérail Khan Assad Basha. Rues ou ruelles couvertes et bordées de boutiques, les souks pénètrent la vieille cité, principalement à l'ouest de la mosquée des Omeyyades. Par le tracé de l'ancienne Via Recta on gagne la partie Est où se situent les quartiers chrétiens, en particulier le quartier de Bab Touma. Ces derniers abritent de nombreuses églises, basiliques et cathédrales de tous les rites présents en Syrie : grec-orthodoxe, grec-catholique (melkite), maronite, syriaque, arménien, chaldéen qui montrent toute la richesse liturgique orientale. À Bab Kisan, une chapelle commémore la fuite de St Paul caché dans un panier à ce niveau du mur d'enceinte.Pour le sud-est, nord et nord-est, elle est entourée de banlieues, dont l'histoire remonte au Moyen Âge : Midan, dans le sud-ouest, Sarouja et Imara dans le nord et le nord-ouest. Ces nouveaux quartiers ont été d'abord colonisés par des soldats kurdes et des réfugiés musulmans des régions européennes de l'Empire ottoman, qui avaient été reconquises par les chrétiens.
De la fin du XIXe siècle, un centre administratif et commercial moderne a commencé à voir le jour à l'ouest de la vieille ville, autour du Barada, centré sur la zone connue sous le nom de al-Marjah ou la Prairie. Al-Marjah est rapidement devenu le nom de ce qui était initialement la place centrale du Damas moderne, autrement connue sous le nom de place des Martyrs, où a d'ailleurs été édifié l'hôtel de ville. Par la suite, vers le nord, d'autres quartiers se sont développés autour de l'actuelle place Sabe' Bahrat sur laquelle a été édifiée la Banque Centrale de Syrie. À proximité se trouve le ministère de l'Économie.
La petite ville d'Aïn-el-Fijeh avec ses abondantes cascades, située à l'ouest de la vallée du Barada, alimente la capitale en eau potable.
Histoire
Damas est l'une des plus anciennes villes continuellement habitées. Des traces archéologiques remontent au IVe millénaire av. JC. Elle est citée dans la Bible, plusieurs fois.
« La ville de Damas surpasse toutes les autres en beauté et en perfection ; et toute description, si longue qu’elle soit, est toujours trop courte pour ses belles qualités. »
Damas connut l'influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs.
Elle fut l'un des berceaux du christianisme et vit Saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans l'église d'Ananie, la plus vieille de Syrie (aujourd'hui dans le quartier chrétien de Bab Touma).
En 635, Damas se soumet aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l'adoption de la langue arabe, elle devient le centre culturel et administratif de l'empire musulman durant près d'un siècle. Par la suite, elle reste une place culturelle majeure et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l'Afrique, l'Anatolie, la mer Méditerranée et l'Asie (route de la soie en direction de la Chine et commerce des épices avec l'Inde).
Les Croisés l'assiègent en 1148. La ville est saccagée par les Mongols de Tamerlan en 1401. Elle est intégrée à l'Empire ottoman de 1516 à 1918.
À la suite du traité de Versailles (1919) et après la bataille de Khan Meiseloun qui permet l'entrée des troupes du général Mariano Goybet dans la ville Sainte, elle est placée, avec la Syrie, sous mandat français en 1920, jusqu'à son indépendance en 1946.
Depuis les années 1970 l'exode rural et l’urbanisation intense ont profondément transformé le paysage de la ville qui était autrefois une oasis avec des marécages, de nombreux vergers et de nombreux espaces verts.
La guerre civile débute en mars 2011. De nombreux Syriens ont été tués ou blessés et une partie du patrimoine de la capitale détruit, dont celui classé par l'UNESCO. Les traditions artisnales- Le « damasquinage » consiste à incruster de petits filets d'or ou d'argent dans un objet de métal. Cette technique s'est répandue de Damas à Tolède et en Inde.
- Le « damas soudé » consiste à forger des barres de fer pour constituer l'âme à la fois résistante et souple d'épées, dont les tranchants étaient rapportés par soudure : les lames de Damas. Des barres de fer doux et carburé, disposées alternativement étaient soudées, martelées, repliées sur elles-mêmes comme pour faire une pâte feuilletée. Après polissage, le métal était plongé dans un bain d'acide pour faire apparaître l'effet de moirage des couches de métal blanc et noir, appelé le « damassé ».
- Damas est réputée pour ses étoffes de soie et surtout pour ses brocarts tramés d'or que l'on appelle des « damas ». L'industrie de la soie à Damas a été longtemps l'apanage de vieilles familles chrétiennes et en particulier à son apogée entre le XVIIe et XIXe siècle.
- Il y a aussi le linge « damassé » sur lequel apparaissent des dessins par des procédés, de tissage. Cet art existe encore, mais avec des métiers Jacquard.
- Au Moyen Âge, la région était le premier producteur de sucre, les croisades en ont rapporté l'usage en occident (confitures et fruits confits).
- Damas est par excellence la ville du jasmin et de la rose.
A voir un jour... Inch'Allah.
D'après Wikipédia