Quel plaisir de pouvoir enfin être une authentique et reconnue …peste !
Je veux bien entendu vous parler de Dona Marzia cette femme à la langue bien pendue qui, installée au café, commente tout ce qui se passe sur la place du village.
Elle voit tout, elle entend tout, et à partir de là, elle extrapole, elle invente, elle imagine… Et peu importe si ce qu’elle dit est faux, vexant, ou simplement méchant, elle ne filtre rien.
Et moi, j’adore chausser ses souliers, enfiler ses vêtements, marcher comme elle, respirer comme elle, penser comme elle, et surtout médire comme elle.
Quand je suis Dona Marzia je perds la politesse, la raison, je ne suis plus obligée d’être aimable ou gentille.
Et c’est bien cela qui est le plus jouissif au théâtre, explorer des territoires à la fois nouveaux et bien connus, des sentiments, des désirs qui sont bien enfouis au fond de soi et qui peuvent s’exprimer à travers des personnages.
Et puis aussi, bien sûr, il y a le plaisir incomparable d’être une troupe, c’est à dire quelque chose qui ressemble à un clan, un club, une famille ; avec les hauts et les bas, les moments de tendresse et d’agacements, les tristesses et les franches rigolades. Une troupe où chacun a sa place et son rôle, où chacun apporte son talent.
Et enfin il y a le plaisir d’être dirigé dans l’aventure par quelqu’un qui sait où elle va, qui invente, qui imagine, qui n’abandonne jamais, qui nous pousse à faire mieux, qui ne nous juge pas et sans qui nous ne ferions rien , j’ai parlé de Anne.
Alors voilà, un rôle, une troupe, un metteur en scène… Voilà tout mon plaisir au théâtre.