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« S'agissant du passé, on écrit tous de la fiction. »Nostalgie, insouciance, mélancolie, amitié, Stephen King renoue avec les ingrédients qui ont fait le succès de 22/11/63.
Son héros, Devin Jones, a le cœur brisé. Cet été de l'année 1973, il va le consacrer à un job d'été qui lui est proposé dans un parc d'attraction, Joyland. Une période charnière dans la vie du jeune homme sur laquelle il revient au crépuscule de sa vie.
« J'ai la soixantaine maintenant, les cheveux blancs, j'ai survécu à un cancer de la prostate et, malgré tout, je me demande toujours pourquoi je n'étais pas assez bien pour Wendy Keegan. »
Comme Devin, certains d'entre nous ont connu une Wendy Kengan dans leur vie. Un premier coup de cœur amoureux qui un beau jour décide de ne plus vous intégrer dans son équation de vie. Et qui n'a pas le cran de lui dire ni de près, ni de loin, en utilisant la distance et le dénie pour que Devin se détache de lui-même. Quand on aime, le détachement, c'est mourir un petit peu...
Et des années après, de voir le chemin parcouru en considérant la période de malheur comme un carrefour important sur le chemin de notre bonheur actuel. Une déconstruction qui devient finalement l'un des évènements fondateur de la reconstruction.
Sans jamais tomber dans le mélodrame, Stephen King fabrique autours du héros une atmosphère dont il a le secret. Comme dans la nouvelle Stand By Me / Le Corps ou Cœur perdu en Atlantide par exemple, il place ses personnages au cœur d'une aventure humaine qui va les changer à jamais.
Le livre est traduit par Nadine Gassie et Océane Bies.
Le mot de la fin de cette chronique revient au boniment d'un forain de Joyland qui sonne comme une belle philosophie de vie :
« Salut les amis, bienvenue au paradis, on s'dépêche, on s'dépêche, l'été durera pas toute la vie, v'nez donc faire un tour dans les airs, vue imprenab' sur la terre, mettez-vous kek'chose sous les canines, embarquez dans la Carolina Spin ! »
Frédéric Fontès, www.4decouv.com