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Éolien : en mer ça décolle, à terre ça repart

Publié le 10 mai 2014 par Blanchemanche

Éolien : en mer ça décolle, à terre ça repart

En attribuant les deux nouveaux parcs éoliens offshore au consortium GDF Suez/Areva, la France valide donc 3 GW de futures capacités en mer. À terre, après une année 2013 morose, les projets reprennent du souffle.Éolien : en mer ça décolle, à terre ça repart« Voici une force de frappe industrielle et énergétique unique en Europe. Il y a eu une saine compétition qui nous permet de nous tirer collectivement vers le haut », s’est réjoui la ministre du Développement durable, Ségolène Royal, le 7 mai, en annonçant le lauréat des deux appels d’offres pour les parcs éoliens offshore du Tréport et de Noirmoutier.Grand vainqueur, le consortium GDF Suez/EDPR/ Neoen  avec Areva, tandis que son « adversaire », EDF/Alstom avait remporté trois des quatre précédents parcs attribués en 2012.La France confirme donc son engouement pour l’éolien en mer, portant à 3 GW (6X 500 MW) une capacité électrique offshore qui devrait être totalement disponible à horizon 2025. Et redonne confiance aux acteurs industriels profondément engagés dans ces projets.Éolien : en mer ça décolle, à terre ça repartLe vainqueur des deux derniers parcs va ainsi débourser quelques 4 milliards d’€. Et les divers projets mobilisent déjà sous-traitants, chercheurs, universités sur les territoires. Les usines d’Alstom se construisent. Les prochaines, d’Areva, arrivent.« Cette annonce, c’est la confirmation d’une ambition forte pour la France. Nous avons déjà travaillé avec plus de 500 entreprises locales et ce partenariat pérenne avec l’ensemble des territoires va s’intensifier », a affirmé, enthousiaste, le président de GDF Suez, Gérard Mestrallet. « La France se dote ainsi de champions nationaux qui pourront, demain, exporter leur savoir-faire dans le monde. Rien qu’en Europe, le potentiel de l’éolien offshore est de 30 000 MW d’ici 2030 », a-t-il ajouté.Objectif offshore : créer des champions nationaux et exporterAu-delà des milliers d’emplois attendus, c’est bien la dynamique industrielle qui porte professionnels, élus et État, pour redonner du souffle à une balance commerciale en berne. Sur ce terrain, l’innovation d’Areva avec son éolienne en mer de 8 MW contre les 6 MW pour les précédents projets, a largement concouru à la victoire du consortium GDF Suez. Même le président d’Alstom renewable Power, Jérôme Pecresse, a évoqué « l’audace » de son concurrent.>> En vidéo : Eolien offshore, une nouvelle industrie pour la France ?« Cela permet d’avoir 62 turbines sur un parc contre 100 en moyenne pour les autres parcs offshore, et ce que proposait le consortium EDF. Ça a été décisif, notamment vis-à-vis des pêcheurs. Grâce à ces éoliennes de 8 MW, cela permet d’avoir 1000 mètres entre chacune d’elles et donc aux bateaux de passer », souligne Frédéric Lanoë, directeur France et Belgique d’EDPR, le groupe portugais partenaire de GDF et Areva.Bien sûr l’objectif initial de 6 GW en mer pour 2020 ne sera pas atteint à cette date, même si Ségolène Royal a réitéré cette volonté. Mais il pourrait l’être en 2025. Car la ministre a confirmé l’existence d’un troisième appel d’offres dans ses dossiers prioritaires.>> Ségolène Royal veut accélérer la transition énergétique« Je veux encore renforcer la filière avec l’identification de nouvelles zones », a-t-elle lancé. Des études menées par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) et la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), évalueront donc les potentiels au large des côtes françaises. « J’ai demandé que de premiers résultats soient disponibles d’ici cet été, qui serviront de base aux concertations ensuite menées localement sous l’égide des préfets », a ajouté Ségolène Royal.« France énergie éolienne (FEE) souhaite que cette procédure s’organise rapidement et qu’elle soit de taille conséquente. Une concurrence accrue permettra en effet d’augmenter la compétitivité économique et technique de la filière, et de réduire les coûts d’investissements et le prix de l’électricité », demande d’ores et déjà la fédération de professionnels. « 5 GW, ce serait un beau signal. Cela ferait une dizaine de parcs et il y aurait donc des dizaines de consortiums en course, avec des étrangers qui viendraient investir en France. Pour l’heure, les Britanniques ont fait 1 GW, 7 et 30, la France, 2 et 1 », poursuit Frédéric Lanoë, également président de FEE.Cet appel d’offres devrait être lancé, selon toute vraisemblance, début 2015. Et un autre, concerné l’éolien flottant pour des projets de fermes pilotes. Alors, la France pourra-t-elle peut-être réellement s’imposer comme « le chef de file des énergies marines en Europe », comme l’a souhaité la ministre du Développement durable.À terre, entre redémarrage et attente sur le tarif d’achatEn tous cas, les énergies renouvelables semblent retrouver un peu de couleurs en France, après deux années de recul, pour l’éolien terrestre notamment. Si 631,15 MW éoliens seulement ont été installés en France en 2013, 2000 MW de contrats d’achat ont été signés dans les 12 derniers mois, ce qui présage des installations en nette hausse pour 2014.« Plusieurs raisons à cette redynamisation de l’éolien terrestre, explique Frédéric Lanoë : les schémas régionaux deviennent opérants, la suppression des ZEE et de la loi des 5 mâts. À cause de cette dernière, l’ouest avait perdu la moitié de ses projets éoliens ».Reste une nécessaire clarification sur le tarif d’achat de l’énergie éolienne, pour rassurer durablement les professionnels. Après de multiples rebondissements qui ont conduit Bruxelles à révoquer les tarifs de 2008 pour non-notification de la France, le Rapporteur public du Conseil d’État a conclu, le 7 mai, et sans surprises, à l’annulation à effet immédiat de l’arrêté tarifaire de 2008.Depuis, une autre notification a été réalisée par la France et validée par les instances européennes. Mais il faut, dans l’urgence, publier un nouvel arrêté tarifaire. « Le nouvel arrêté va être préparé dans l’immédiat. J’ai d’ailleurs dit à mes services qu’on aurait dû anticiper », a répondu Ségolène Royal.Mais la note finale à ces imbroglios sur les tarifs d’achat, qui concernent aussi les installations solaires, arrivera avec les évolutions de mécanismes de soutien aux EnR choisies par le pays dans le cadre de la loi de programmation de transition énergétique.« Je serai heureuse de réunir prochainement les acteurs pour partager avec eux les résultats de la concertation qui a été menée, et échanger sur les orientations qui seront retenues pour que les énergies renouvelables puissent bénéficier d’un cadre juridique, fiscal et financier stable », a prévenu la ministre.Fanny CostesPhoto d'illustation : Parc offshore de Teeside, source EDF EN Dave EvansET AUSSI...- En vidéo : Arbre à vent, exploiter le souffle des villes- La filière éolienne analyse ses coûts de production- Exploitation et maintenance : les nouveaux métiers portés par les renouvelables- Les Français font confiance à l'éolienPublié le 09/05/2014 - 11:44 par Rédaction

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