Reconnaître les autres est une compétence sociale essentielle. Si de précédentes études ont suggéré que la reconnaissance d’un visage peut se faire automatiquement, sans faire appel à des ressources attentionnelles, seul un nombre très limité de visages peut être traité simultanément par notre cerveau. Ainsi, 1 visage, 2 visages, c’est le nombre maximum de visages que nous sommes capables de reconnaître simultanément, dans une foule. Même s’ils appartiennent à des gens connus ou célèbres. Des constatations à prendre en compte lors des témoignages oculaires et des implications pour les interventions de prise en charge de certains troubles de la communication.
Volker Thoma de l’Université d’East London (UK) a mené 2 expériences :
· Dans la première, les participants devaient identifier un homme politique célèbre ou une star, placé à la verticale au centre de l’écran, alors qu’un autre visage -que les participants étaient censés ignorer-était placé sur un côté de l’écran. L’expérience montre que la présence de ce second visage, fait bien effet de distraction sur les participants, en réduisant leur capacité à reconnaître le visage célèbre. Un visage connu est donc difficile à ignorer.
Lorsque plusieurs visages sont présentés au centre de l’écran, les participants ont des difficultés à nommer le visage le plus célèbre et montrent des difficultés à analyser plusieurs visages simultanément qu’ils sont bien connus ou non.
· Dans une seconde expérience où les participants se voient présenter ces visages supplémentaires entourant la personne célèbre, mais présentés à l’envers, le visage célèbre ne se démarque pas plus pour les participants.
Plusieurs processus de reconnaissance des visages ont été évoqués, comme une entité ou par l’analyse des différentes parties du visage (approche holistique). La seconde expérience plaide plutôt pour la seconde hypothèse : Des parties de visage (visages entiers à l’envers) plutôt que des visages entiers interfèrent avec notre capacité limitée à identifier les visages.
Une précédente étude, présentée dans Nature Communications montrait déjà l’importance du contexte pour la reconnaissance du visage. Cette étude identifiait une « compétence » localisée dans le sillon temporal supérieur, impliqué par ailleurs dans le traitement des émotions, qui analyse le contexte, que le visage soit familier ou non.
Source: Psychonomic Bulletin & Review May, 2014 DOI 10.3758/s13423-014-0633-2Face-specific Capacity Limits under Perceptual Load Do not Depend on Holistic Processing (Visuel© artyzan12 – Fotolia.com)
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