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Critique Ciné : Libre et Assoupi, éloge de la paresse

Publié le 10 mai 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Libre et Assoupi // De Benjamin Guedj. Avec Baptiste Lecaplain, Charlotte Le Bon et Félix Moati.


Je dois avouer qu’en allant voir Libre et Assoupi je m’attendais à voir un navet. Pourtant, c’est tout le contraire qui s’est produit. En effet, j’ai passé un agréable moment et puis surtout, cela m’a donné la banane tout simplement. Peut-être que l’histoire m’a plus parlé à moi qu’à quelqu’un d’autre. Je ne suis pas un fan de ne rien faire. Au contraire, mais disons qu’étant actuellement sans emploi, je dois avouer que cela m’a donné envie de réfléchir à ce que j’ai réellement envie de faire dans ma propre vie. Car c’est vrai, c’est à ce moment de ma vie que je dois choisir. Benjamin Guedj (Il reste du jambon ?, Cyprien) met toute son énergie pour créer quelque chose d’assez efficace en son genre. Notamment car la belle énergie qui se dégage des personnages fonctionne terriblement bien. Au delà de ça, j’ai trouvé que ce film respirait le vrai. En effet, on ne dit jamais assez que la vie nous réserve bien des surprises et que l’on peut avoir enfin de les fuir. Après tout, on peut se demander si avoir un travail c’est réellement nécessaire pour être épanoui dans la vie. Il y a donc tout un tas de petites choses dans les dialogues de Libre et Assoupi qui sentent la franchise et c’est audacieux. Je ne m’y attendais pas du tout.
Sébastien n'a qu'une ambition dans la vie : ne rien faire. Son horizon, c'est son canapé. Sa vie il ne veut pas la vivre mais la contempler. Mais aujourd’hui, si tu ne fais rien... Tu n’es rien. Alors poussé par ses deux colocs, qui enchaînent stages et petits boulots, la décidée Anna et le pas tout à fait décidé Bruno, Sébastien va devoir faire ... Un peu.
Je suis bien d’accord que Libre et Assoupi a une morale assez facile mais bon, je pense que ce n’est pas l’aspect le plus intéressant de ce film. Bien au contraire, la sympathie des personnages nous est inspirée dès le début. Dès que le film débute je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à m’imprégner du spectacle étant donné que celui-ci manque parfois cruellement d’originalité. Mais je ne sais pas pourquoi, Sébastien est quelqu’un d’attachant. Derrière son côté involontaire dans tout ce qu’il peut entreprendre il a quelque chose d’assez charmant mine de rien. Je pense qu’il y avait largement de quoi approfondir un tel sujet, surtout qu’il s’agit de quelque chose de subversif mais le film ne cherche pas vraiment à assumer ce sujet. Bien au contraire, il préfère donc se concentrer sur les personnages et la dynamique qu’ils peuvent réellement mettre en place. Le personnage le plus intéressant là dedans ce n’est pas nécessairement Sébastien mais Bruno, le colocataire idiot. Ce dernier hérite donc des meilleures choses de ce film et sans que l’on ne s’en rende compte, sa disparition à un moment donné, rend le film tout de suite beaucoup moins drôle.
Du coup, je n’ai pas envie d’être sévère avec cette petite comédie qui n’a finalement aucune prétention mis à part celle de nous faire passer un agréable moment. Et j’ai passé un agréable moment. C’est paresseux mais cela colle finalement pas mal avec le héros qui est lui aussi particulièrement paresseux face à la vie. Au premier abord vous allez donc voir quelque chose d’assez synthétique et puis plus le film avance et plus celui-ci devient un vrai bonbon, une vraie surprise. Et puis il y a Baptiste Lecaplain (Nous York, Bref). Ce dernier est un vrai bout en train qui va réellement mettre l’ambiance dans un film qui ne manque pas de pep’s. Charlotte Le Bon (Yves Saint Laurent) de son côté est un peu moins fun, peut-être car son personnage lui impose un côté un peu coincé. Elle a l’occasion de sortir de ses gons à certains moments mais ce n’est pas suffisant. Jouissant de quelques bons moments, ce film séduit malgré tout le spectateur. Ce n’est pas à voir en priorité ces derniers temps au cinéma mais je suis persuadé que vous y trouverez quelque chose d’intelligent dans cet éloge de la paresse.
Note : 5/10. En bref, malgré le côté paresseux de Libre et Assoupi, on s’attache facilement et cela devient finalement une comédie dramatique assez juste et donnant la pèche.


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