Chronique « Lucifer Sam » (T1) : apprenez à survivre en mangeant des chats…
Scénario de Michelangelo La Neve dessin de Marco Mizzoli,
Public conseillé : adultes/ grands adolescents
Style : Thriller fantastique Paru chez Glénat, le 4 mai 2014
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L’histoire
New York, de nos jours. Elysabeth Frazer offre à son fils Syd, pour ses 18 ans, un voyage à Paris. Célèbre romancière, cette femme seule a trouvé un succès fulgurant en écrivant son premier livre (Lucifer Sam) pendant sa grossesse.
A l’aéroport, Elysabeth est abordée par une fan. Il s’agit d’une célèbre top modèle, prénommée Sylvie, qui commence à draguer Syd.
Dès que l’avion a décollé, une voiture renverse intentionnellement Elysabeth. Les chauffards s’assurent de sa mort et l’enterre précipitamment, en prenant soin de brûler son cadavre.
A Paris, Syd est pris en charge par une domestique de Madame Malherbe, une amie de sa mère. Il est accompagné dans la maison de maître de Nogent-le-roi où la vielle dame le reçoit en « grandes pompes ». Mais l’apparat de cette bourgeoisie n’est pas au gout de Syd, qui rêvait de vie parisienne plus bohème…
Ce que j’en pense
Lucifer Sam s’annonce comme plutôt bien dans le genre « polar ésotérique ». Aux commandes de cette série, un duo d’auteurs italiens qui avait oeuvrés ensemble sur « Le jour des Magiciens », une quête initiatique parue aux Humanoïdes Associés.
Et ça se sent. Le thème et maîtrisé et le récit démarre facilement.
Comme il convient dans ce genre assez codifié, Michelangelo La Neve expose tranquillement décors et personnages. Si Elysabeth (la mère) a un rôle secondaire, Syd est visiblement le personnage central de l’intrigue. Michelangelo le suit pas à pas dans ces vacances à Paris, qui vont déraper. En prenant son temps, il décrit un Syd plus complexe qu’il n’y parait, sous ces airs d’ado attardé, pourri-gâté par une mère riche, célèbre et envahissante.
Arrivé à Paris, l’intrigue commence vraiment et tout s’enchaîne. Elysabeth se fait brutalement éliminer et Syd se retrouve captif, au milieu d’une secte d’adorateurs de Satan…
S’ensuit une longue et pénible incarcération « initiatique » vraiment « gore ». Attention, âmes sensibles s’abstenir !
Le dessin
Le dessinateur italien Marco Mizzoli signe avec « Lucifer Sam » une oeuvre bien maîtrisée. Là encore, pas de grandes nouveautés, mais du propre, qui se lit avec beaucoup de fluidité. Son découpage assez classique (en trois bandes) alterne cases horizontales et verticales pour dynamiser la mise en place.
Très à l’aise sur les corps féminins, Marco s’en donne à coeur joie sur la plastique (irréprochable) de Sylvie, la top-model.
La mise-en-couleur numérique, assurée par le « Custom Art Studio Chenxin », est très détaillée, avec un modelage précis. L’ensemble donne une impression de modernité qui colle bien au sujet.
Pour résumer
Avec ce premier tome de « Lucifer Sam », les deux auteurs italiens Michelangelo La Neve et Marco Mizzoli nous plongent dans un thriller démoniaque assez classique et parfaitement huilé. Personnages, intrigues à peine dévoilés et « cliffhanger » final, ils m’ont donné envie de comprendre dans quel guêpier Syd est tombé et quels sont les vrais rapports entre « Lucifer » et Elisabeth ? Pas de grosses nouveautés, mais le contrat est rempli avec un moment de lecture divertissant (quoiqu’un peu glauque) et assez intriguant.