Sabotage // De David Ayer. Avec Arnold Schwarzenegger, Mireille Enos et Sam Worthington.
Peut-on parler de grand retour d’Arnold Schwarzenegger ? Après Le Dernier Rempart et plus récemment Evasion, il persiste et signe à vouloir
faire son grand retour. Un retour qui a énormément de mal à se faire et ce n’est clairement pas avec Sabotage, une sorte de Direct to DVD de seconde zone qu’il va réellement
remonter à la surface. Avec un manque cruel d’originalité, le film ne parvient jamais au bout de son ambition. Surtout que la plupart des choses sont particulièrement prévisibles (même si je dois
avouer que je n’avais pas vu venir un ou deux twists). David Ayer, qui avait déjà accouché des médiocres End of Watch, Au bout de la Nuit et
Bad Times revient à la charge avec Sabotage. On ne peut pas dire que cela soit ce que le réalisateur a fait de mieux et pour cause, on sent même à quel point
c’est une vraie arnaque. Le film ne creuse presque rien et l’on se retrouve donc avec un film assez creux et ennuyeux par moment. Alors qu’il y avait du potentiel et malheureusement malgré toute
la bonne volonté d’Arnold Schwarzenegger, ce n’est qu’à une version ramolli de l’acteur que l’on a droit sous nos yeux.
Pour cette force d’élite de la DEA, il s’agit officiellement de prendre d’assaut le repaire d’un important cartel mais en réalité, l’opération se révèle être un véritable braquage. Après
s’être emparés de 10 millions de dollars en liquide, les agents complices pensent leur secret bien gardé… jusqu’à ce que quelqu’un se mette à les assassiner les uns après les autres, froidement,
méthodiquement. Alors que les meurtres se multiplient, chaque membre de l’équipe devient un suspect. Chacun sait tuer, et chacun a un excellent mobile...
Dans un film d’action comme celui-ci, je dois avouer que j’attendais quelque chose de légèrement plus corrosif. Un truc d’action nerveux qui mette la pagaille dans tous les sens. Car c’était ce
pour quoi ce film était plus ou moins né. Mais rapidement Sabotage met une pommade émotionnelle assez désolante. Le passé de notre héros manque cruellement d’intérêt, notamment
car l’on a l’impression que ce n’est qu’une petite justification tout au long de l’histoire alors que c’est tout de même ce qui fait plus ou moins la base même de Sabotage.
Ensuite il y a quelques effets de mise en scène que j’ai trouvé assez bons, notamment cette vision subjective depuis l’arme à feu. Ce n’est pas beaucoup utilisé mais le peu de fois que c’est fait
on a l’impression de participer au carnage tel un jeu vidéo. C’est donc plutôt pas mal vu de la part de David Ayer mais était-ce nécessaire de rester aussi flou et cliché sur le
reste. Dans sa marmite, le réalisateur mixe tous les ingrédients nécessaire pour un cinéma purement fun et régressif. Le but était sûrement de revenir aux films que
Schwarzenegger pouvait faire il y a de ça quelques années mais même si la sauce prend un peu mieux ici que dans Le Dernier Rempart, ce n’est pas encore ça.
Sans pour autant parler d’un étron, on peut tout de même parler d’une grosse déception. C’est fou car hormis The Expendables, je n’ai pas l’impression d’avoir retrouvé grand
chose de ces papys du cinéma d’action des années 80. Même Sylvester Stallone quand il sort de sa zone de confort (Du Plomb dans la Tête,
Evasion) peine à trouver quelque chose de réellement efficace en son genre. Comme quoi. L’atout de Sabotage c’est sûrement Mireille Enos
(The Killing). Cette dernière, en camée qui rabote toutes les quilles qu’elle peut trouver est plutôt cocasse. Mais ce n’est pas ce qui fait le film non plus. Sans compter qu’il
y a des seconds rôles particulièrement mal exploités de Terrence Howard à Josh Holloway en passant par Harold Perrineau. Heureusement
qu’Olivia Williams (Dollhouse) est aussi fun que jouissive dans ce rôle d’inspectrice un peu garçon manqué sur les bords. Cela permet d’apporter un peu de
piquant à un récit qui en manquait cruellement. Finalement, Sabotage n’est pas la réussite attendue. C’est même par moment très long et cliché.
Note : 3/10. En bref, un film d’action banal, bourré de clichés et parfois même ennuyeux. Malgré quelques bonnes trouvailles c’est un peu trop ramolli à mon goût. Après tout,
nous ne sommes pas là pour voir des papys danser.