Magazine

Le sens de la formule (A. G. Pinketts)

Publié le 09 mai 2014 par Despasperdus

« Je ne sais pas skier, je ne joue pas au tennis, je nage couci-couça mais j’ai le « sens de la formule ». »

sens.jpg

Lazare Santandrea, le narrateur est une sorte d'adulescent, tout juste la trentaine, glandeur, prétentieux, alcoolique, séducteur... et malgré lui enquêteur.

« Le sens de la formule est le sexe de la phrase, le son et le sens même de la phrase. Le sens de la formule baptise le discours, le porte à l’extrême et même s’il le souille d'obscénités, il le sublime pourtant jusqu’à en faire un absolu. Le sens de la formule est le point achèvement du concept exprimé alors que les mots n’ont pas encore quitté le ventre maternel. C’est le point de non-retour. Point à la ligne. Point d’exclamation , mais surtout 666 points d’exclamation. »

Il vit dans son monde, celui des basfonds de Milan, la bourgeoise, avec ses amis fêtards, paumés et marginaux qui occupent leur temps sans penser au lendemain, entre fêtes, amours de passage, bastons entre bandes rivales et tournées des bars...

« C’était un jour d’une tristesse infinie. Mon trentième non-anniversaire. N’importe qui aurait célébré son anniversaire le jour de sa naissance. J’avais refusé d’attendre la condamnation à mort biologique qui aurait entériné l’évidence que, moi aussi, je vieillissais. Je décidai donc de fêter la chose avec un mois d’avance, afin de devancer le temps et de ne pas me rendre à lui. »

Un original qui vit chez sa mère, promène sa vieille grand-mère tous les mercredis et qui de rencontres féminines en alcôves glauques est obnubilé par une mythomane qui a disparu.

« Une église industrielle dans une zone industrielle. La croix ressemblait à une antenne ? Il ne manquait qu’une cheminée et j’aurais pu même penser que même Dieu, à Opéra, possédait sa petite mine. Rien de prétentieux, soyons honnête. Pas le genre Les Noces de Cana. Ni un petit tableau naïf. Juste le mausolée aseptisé des temps modernes. Un temple frigide. »

Le sens de la formule est un roman complètement déjanté, entre tragédie et comédie avec sa galerie de personnages inclassables, à première vue caricaturaux comme Pogo le taxi architecte, Caroli l'acteur qui à défaut de jouer vit ses divers jobs comme un rôle au cinéma, Bidoche le mangeur de paninis sodomisé à son insu, ou Leone la nymphomane.

A lire cul sec !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Despasperdus 4931 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog