L’eczéma, une affection allergique cutanée courante, pourrait "protéger" contre le risque de cancer de la peau. Une barrière cutanée défectueuse, associée à une réponse immunitaire plus élevée semble, dans cette expérience sur l’animal, réduire la probabilité de développer des tumeurs bénignes. Reste néanmoins à valider ce processus chez l’Home et à parvenir à reproduire cet effet protecteur…
Les chercheurs du King College de Londres, du Cambridge Research Institute, de l’Université de Hokkaido (Japon) et de l’université Otto von Guericke (Allemagne) ont développé des modèles de
souris conçus pour présenter des symptômes humains de dermatite atopique, une forme courante d’eczéma. Les chercheurs ont exposé ces souris modèles vs souris sauvages à des produits chimiques facteurs de tumeurs.
Après 16 semaines, la moitié des souris modèles étaient atteintes de tumeurs bénignes de la peau vs la quasi-totalité des souris témoins. Ces dernières présentaient plus de 6 fois plus de tumeurs que les souris modèles. Les chercheurs ont alors émis l’hypothèse que les maladies allergiques cutanées pouvaient réduire le risque de développement de tumeurs.
La dermatite atopique peut induire une baisse des niveaux de protéines structurales dans la couche externe de l’épiderme, ce qui rend la barrière épidermique défectueuse et entraîne une réponse immunitaire accrue qui semble, dans cette expérience, réduire la probabilité de développer des tumeurs bénignes.
Recréer la réponse immunitaire associée à l’eczéma ? Ces résultats suggèrent l’opportunité d’ »utiliser » l’effet protecteur possible de la réponse immunitaire associée à l’eczéma pour protéger contre les tumeurs cutanées, sans, cependant, exposer les patients aux effets indésirables de la maladie. Néanmoins, d’autres recherches sont nécessaires pour vérifier, dans un premier temps, l’existence du même mécanisme chez l’Homme. En attendant, cette étude ne signifie pas que les personnes atteintes d’eczéma peuvent s’exposer aux UV sans risque de cancer.
A noter également, cette récente étude publiée dans Nature qui révélait le rôle clé d’un agent régulateur du processus de différenciation cellulaire épidermique, une nouvelle cible possible pour traiter les troubles de la différenciation cellulaire épidermique, comme l’eczéma ou le cancer de la peau.
Source: eLife May 6 2014 DOI:org/10.7554/eLife.01888Epidermal barrier defects link atopic dermatitis with altered skin cancer susceptibility (Visuel NIH)