(Ter : je n'ai pas encore acces a un clavier francais, ce qui ne saurait tarder. En attendant, il faudra se passer des accents, ces epices de la langue francaise.)
En decouvrant le Shanghai d'aujourd'hui, comment ne pas penser au Paris du Second Empire ? L'analogie est particulierement judicieuse, le regime de Hu Jintao, et avant lui celui de Deng Xiao Ping, me semblant jouer le meme role dans l'histoire de la Chine que celui de Napoleon III dans celle de la France : modernisation, croissance, liberalisation de l'economie, mais aussi autoritarisme et ordre moral.
Surtout, les jeunes Shanghaiais rencontres au gre des reportages me rappellent etonamment les figures de certains protagonistes de la saga des Rougon-Macquart. A l'evidence, Zola aurait trouve des Gervaise et des Mouret assez facilement dans cette ville qui, comme Paris sous Haussmann, compte son lot de paysans deracines, de jeunes provinciaux ambitieux, de perdants de la modernite, de "self-made men" parvenus a realiser leur "reve chinois"... Comme le magazine auquel je vais contribuer consistera en une confrontation de portraits caracteristiques de la nouvelle societe chinoise, je me permettrai de reprendre ceux qui ne seront pas selectionnes dans la redaction finale, pour alimenter Criticus de ces recits de vie.
Roman Bernard
PS : ayant recu des courriels de personnes me demandant si j'avais ressenti, comme certains Shanghaiais, les secousses du tremblement de terre du Sichuan, je dois dire que non, meme si, dans un immeuble proche du mien, legerement plus grand, les lampes des etages superieurs ont vacille pendant plusieurs secondes... j'ai en revanche ete etonne par la rapidite et l'ampleur du mouvement de solidarite nationale qui s'est empare de tous les Chinois apres le seisme, et notamment de la jeunesse, qui s'est mobilisee pour une campagne de collecte de fonds, de nourriture et de materiel... je ne peux bien sur pas souhaiter qu'une telle catastrophe se produise en France, mais je doute qu'elle puisse susciter la meme mobilisation...