Are they all ours?

Il y a longtemps que je ne m’étais pas énervée, du moins ici, car L’Ado m’a rendue folle il y a à peu près trente secondes en me pondant une théorie fumeuse sur les poubelles, qu’il ne peut pas sortir à cause de son oral d’espagnol. Grrr…Je lui ai donc calmement redemandé de s’occuper des poubelles en espagnol. Non mais. Comme ça il révise en même temps, il devrait me remercier. Mais je m’égare.

Comme le surnom de Bébé 5 l’indique de façon très subtile, je fais de l’élevage suis l’heureuse maman de 5 enfants, un boutonneux, l’Ado, un futur boutonneux Pré Ado, mes deux princesses et donc le bébé. Et bien, sans vouloir choquer personne, figurez vous qu’une famille nombreuse, ce n’est pas une tare! Pourtant, c’est ce que croient beaucoup de gens, qui éprouvent le besoin de me faire part de leur avis, par pure bonté d’âme bien sur. Pas pour se mêler de ce qui ne les regardent pas. Est ce que je vais critiquer leur crétinerie profonde manque de savoir vivre moi?

Il y a les humoristes, qui me demandent jovialement si c’est à moi tout ça, en désignant les enfants. Non, non, j’en ai piqué un ou deux à la maternité. Il y a des variantes, le pire , c’est ce papa à l’école très fier de lui qui m’a interpellé joyeusement : you’re like a sheperd´s dog, with the lot! (Tu ressembles à un chien de berger, avec le tout). Un vrai comique, vraiment, excusez moi de ne pas rire, je rassemble le troupeau. Ou ceux qui font des plaisanteries subtiles à base de préservatifs, qu’on appelle French letters ici. Forcément, ils se trouvent hilarants. Ahaha.

Il y a aussi les économistes, qui se demandent à voix hautes, complètement par hasard en me voyant passer combien on peut bien toucher en allocations familiales avec 5 enfants. C’est dommage qu’ils ne m’en parlent pas directement, je pourrais leur parler de notre budget course de la semaine, je suis sûre que ça les calmerait. Ou je pourrais leur expliquer combien nous coûte tous les uniformes d’école, pourquoi on reçoit les vœux émus de l’opticien tous les ans ou pourquoi le livreur de Next (j’y achète les vêtements pour les enfants sur internet) nous salut joyeusement dans la rue.

Il y a les amateurs de soap, ces merveilleuses séries télé, qui veulent savoir combien de papas il y a pour 5 enfants…ils ne sont pas très observateurs, en même temps, pas besoin d’être un grand scientifique pour suivre les intrigues de Coronation street (le soap le plus endurant de l’histoire de la télé britannique, le premier épisode date de 1960). Comme je suis très serviable, je veux bien les aider: les 5 enfants ont tous la même tête, à deux ou trois boutons d’acné ou quelques rubans dans les couettes près. Et ce n’est pas du tout ma tête. Il y a donc de grande chance qu’ils ressemblent tous à leur papa et que ce soit le même papa pour toute la troupe. Évidemment, je comprends bien que ce genre de déduction demande des efforts intellectuels. Si ces pauvres gens souffrent de migraine, ça va être la faute de ma tribu.

Il y a les étourdis, qui m’ont félicité pour la naissance du troisième. Alors, ça fait quel effet d’avoir un garçon après deux filles? Euh…ou qui me demandent si il me reste de la place, pour leur bébé en septembre. Pardon? La première fois, j’ai eu du mal à comprendre. Maintenant, je suis habituée. Non , je ne suis pas nounou, c’est tous les miens…

Alors voilà, j’ai cinq enfants. Et oui, il nous arrive tous les soirs, souvent, parfois avec Marichéri de nous demander dans quelle galère on s’est mis. Mais c’est notre galère, et on n’en changerait pour rien au monde. On est une famille nombreuse, et heureuse!