Plus sérieusement, le secret est de savoir qu'il y a une porte dérobée, qu'il faut pousser au bout du comptoir de cette minuscule taqueria.
Il suffisait ensuite d'oser traverser la cloison pour déboucher dans un espace plus vaste où "tout se passe". Une pièce aux murs de pierres apparentes, éclairés à la bougie, dans un décor où je n'ai pas été surprise de voir s'agiter quelques squelettes. La décoration est soignée sans être ostentatoire ni anecdotique. une chose est sûre : on ne sent immédiatement ailleurs.
Qui dit bar mexicain dit bière mexicaine, en l'occurrence Sol. Je peux bien vous le dire, la soirée était dédié à ce breuvage. Mais les amateurs savent que cette marque est présente tous les jours dans ce bar qui a pour spécialité le "carbonero", un shot de tequila et de sangria maison avec une bouteille de Sol. Les sirops des cocktails sont fait maison et des DJ extérieurs sont régulièrement invités pour "ambiancer" les lieux,. Ajoutez que les prix ne sont pas trop relevés et vous aurez compris pourquoi l'endroit connait un tel succès.
Donc, pour El Cielo, que vous avez découvert en photo en haut de cet article, vous doserez 3 cl de jus de citron vert avec autant de sirop de gingembre et vous secouerez avec des glaçons et 5 feuilles de basilic. Vous verserez dans le verre de service et complèterez avec de la bière Sol. Vous poserez une jolie feuille de basilic sur le dessus avant de servir. Et si vous avez un turban de zeste d'orange cela ne nuira pas à l'esthétique.
Je vous rappelle que la bière ne se met jamais dans le shaker et que dans l'idéal on la verse en deux fois. Vous saurez tout sur la manière de la servir dans ce billet consacré à un concours de biérologie.
On pouvait aussi déguster la Sol nature et je ne résiste pas à vous donner la note du gentleman biérologue, Hervé Marziou, même s'il n'était pas ce soir en service commandé. J'adore sa façon de décrire une bière, comme on le fait classiquement d'un vin.
Il m'a d'abord fait remarquer sa transparence typique des bières mexicaines, sa très jolie couleur, comparable à une aurore, blond doré qui justifie pleinement son nom. Au nez, elle dégage une subtilité évoquant le malt, l'odeur très légère des céréales qui se courbent sous la brise chaude précédent les moissons. L'amertume y est à peine perceptible. Le houblon se devine au travers d'un bouquet floral de feuilles vertes qui n'est pas comparable avec le parfum herbacé que l'on connait.
On retrouve une finesse comparable dans sa texture, harmonique, sans acidité. Elle n'est pas très longue en bouche. On reste dans la désaltération. Et sa mousse est d'une belle couleur blanc cassé.
En cocktail, l'association avec un alcool fort lui donnera du corps et plus de parfum.
Pour les amateurs éclairés on ajoutera que la Sol est une bière de type "pils", blonde et limpide, de fermentation basse apparenté au type lager. Elle titre environ 4,5 à 5 degrés d'alcool. Elle se boit plus fraîche qu'une bière de fermentation haute, mais non glacée, généralement entre 10 et 12 degrés, afin d'en faire ressortir les arômes.
J'ajouterai pour les amateurs de story telling qu'on raconte qu'un matin de 1899, dans une petite brasserie des faubourgs de Mexico, un maître brasseur, héritier des migrants allemands arrivés dans les années 1830, a terminé l'élaboration d'une nouvelle bière.
Il maîtrisait tout le process : maltage, saccharification, houblonnage, fermentation et embouteillage. Ne restait qu'à trouver un nom au breuvage. C'est là qu'intervient la légende selon laquelle un rayon de soleil aurait filtré du toit et illuminé la bière tout juste brassée, lui donnant une couleur dorée. Ce qui justifie le nom de El Sol qui signifie le soleil en espagnol.
Cette bière légère fut rapidement adoptée par les ouvriers pour qui elle fut synonyme de détente, en comparaison à des bières européennes plus fortes. Aujourd'hui encore elle répond aux attentes des consommateurs à la recherche d’une bière de qualité, légère et rafraîchissante.
Depuis 1924, Sol a été principalement commercialisée sur le marché mexicain et son expansion internationale a commencé à partir de 1993. Elle a été racheté par Heineken en 2011 et fut relancée sur le marché français l'année dernière avec pour objectif de réaliser très vite la moitié des ventes de bières mexicaines en France. Vous remarquerez que la bouteille porte toujours une mention gravée dans le verre, Cerveceria Moctezuma, en référence à la brasserie d'origine ainsi que la date de création de 1899.
Ce sont des sortes de tortillas, ces galettes de farine de maïs emblématiques du Mexique. Dans cette recette, elles sont garnies d'une préparation chaudement épicée à base de haricots, de poivrons rouges, de poulet, de tomates et de piment, surmontée de crudités très fraîches.
Le guacamole était également proposé entouré de totopos. C'est comme cela qu'on appelle la tortilla quand elle est frite et triangulaire. C'est toujours à base de maïs. On pouvait croquer des épis entiers de maïs doux, arrosés de beurre et accompagnés de fromage de brebis, de poudre de piment sec, de sel et de citron. Vous pouvez voir une assiette d'Elotes, ce qui signifie littéralement épis de maïs, sur la première photo.
Quant à la recette de guacamole, Carina préconise d'éplucher et de couper en petits morceaux des avocats, des tomates, un oignon rouge avant d'ajouter coriandre, sel et citron vert.
C'est l'Atelier 25 (situé 23, rue Boyer,75020 Paris) qui a assuré la réalisation.
L'objet est fait à la main, sans aucune poche, brute. Son cuir de buffle, de pleine fleur, dit "de collet", très résistant, au grain naturel, est graissé pour un look vintage. Ses dimensions, 35 x 30 x 8 cm permettent de contenir tout pour un apéritif improvisé et chaleureux : une couverture ethnique, pour s'installer, une boite en métal pour y glisser des tapas, un guide complet fait avec Carina. Elle y révèle ses meilleurs spots parisiens, ses recettes de cocktail et de street food mexicaine (je vous en ai donné quelques-unes) et ses secrets pour recréer une ambiance authentique.
Le principe est de placer ses bouteilles Sol dans la besace au dernier moment en espérant que le soleil soit de la partie. Cet objet a été réalisé comme vous vous en doutez en édition limitée. Seulement 150 exemplaires, qui ne sont commercialisés qu'à la Candelaria au prix de 185 €.
De Rigueur a d'autres projets. Adrien et son associé, tous deux étudiants de l'EDHEC, ont bien analysé les comportements masculins. Les hommes ne savent pas où mettre leurs "petites affaires". Entre leurs poches prêtes à craquer ou le sac à main de leurs femmes, s'ils ne sont pas seuls... En retrouvant dans le grenier familial le baisenville de son grand-père le jeune homme a eu l'idée de remettre au jour du jour cet article tombé en désuétude.
52 rue de Saintonge, Paris 3e
Tél : 01 42 74 41 28