Editions Folio - Paru le 16 mars 1982 - 273 pages - 7.40€ - Pour l'acheter
- Résumé:
- Mon avis :
Il n'a pas fallu plus du premier paragraphe de La vie devant soi pour me convaincre d'aller plus loin. Momo (Mohammed, c'est trop long) est un petit garçon de 10 ans vivant dans un quartier misérable de Paris, élevé par la vieille madame Rosa en mauvaise santé qui récupère les enfants de putes en attendant qu'elles puissent trouver une autre solution. Mais contrairement à ses petits camarades, Momo n'a pas de mère qui va revenir le chercher. Tout simplement parce qu'il n'a pas de parents du tout. Il se fait donc "adopter" par Madame Rosa, une juive avec de vrais faux papiers. Pendant 273 pages, il nous raconte son enfance: ses bêtises et sa relation avec la vieille dame.
Ce roman aborde en profondeur à travers les yeux d'un enfant non éduqué par les règles édictées par le gouvernement des thèmes aussi variés que la religion, les sans-papiers, la quête d'identité, la maternité, la prostitution, la misère, l'amitié, la vieillesse, le sens de la vie, l'abandon, etc. C'est à la fois une plongée romanesque dans une autre catégorie sociale un autre monde et une mine inépuisable d'informations sur ce milieu. Beaucoup de lecteurs ont qualifié l'intrigue de "basique", je ne suis pas d'accord. Je situerais ce roman entre le roman d'apprentissage et l'essai, mélange quand même pas facile à obtenir surtout pour un résultat de cette qualité.
Ce roman est plein d'anecdotes autour de sa publication:
> Romain Gary a publié ce roman sous le pseudonyme d'Emile Ajar. Il ne dévoila sa véritable identité qu'à sa mort. A cette période de sa vie, il était un auteur assez controversé dans la presse. Il aspirait ainsi à retrouver une certaine liberté d'écriture. Un critique du magazine Lire n'hésita pas dans un article à vilipender l'œuvre de Gary, avant de conclure « Ajar, c'est quand même un autre talent. » Comme on dit maintenant : MDR !
> Ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Ce prix ne peut normalement être décerné qu'une unique fois par auteur. Or Gary l'avait déjà reçu en 1956 pour Les racines du ciel. S'il voulut dans un premier temps le refuser, il lui fut tout de même remis puisque le prix récompense davantage l'œuvre que son auteur. Et c'était tellement mérité !En conclusion, j'ajoute Romain Gary à ma liste d'auteurs dont je veux lire toute la bibliographie (même si c'est impossible vu le nombre de livres qu'il a écrit tous pseudos confondus). J'ai adoré, cette lecture a été la plus belle découverte de cette année !
J'ai écrit un petit article sur l'auteur si ça vous intéresse. Enfin, Babelio organise un club de lecture consacré ce mois-ci à La promesse de l'aube. Joignez-vous à nous !