J'ai tué ma mère reste un souvenir gravé à jamais qui a transformé Xavier Dolan, dont c'était le premier long métrage, en dieu vivant à mes yeux. Son deuxième, troublant aussi, Les amours imaginaires, m'avait beaucoup plu avec son lot de répliques cultes. J'étais resté plus mitigé sur son troisième, Laurence Anyways, malgré l'excellente prestation de Melvil Poupaud dans son rôle de transsexuel chaotique. Le film, à mon goût, s'étalait sur plus de deux longues heures et son montage ne rendait pas grâce aux acteurs, ni à l'histoire. N'en restent pour moi que quelques scènes magistrales à la technique envoûtante.
Tom à la Ferme est un film que j'attendais avec une véritable impatience. La découverte a été encore supérieure à ce que je supposais. On entre de suite dans une série B de grande facture au montage incisif. Les échos, comme toujours chez ce jeune réalisateur, sont nombreux vers d'autres films et d'autres réalisateurs. Hitchcock bien sûr mais tant d'autres également. Et quel talent pour filmer la brume et cette manière particulière dont elle reflète la mélancolie et la folie. Courez le voir et écoutez bien jusqu'à la dernière seconde, jusqu'à la fin de ce générique troublant. Laissez vous emporter alors aussi par les couleurs de la nuit, de la fin de la nuit. Un film noir, très noir que j'ai déjà hâte de revoir!