Tous les jours nous mentons, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle et de façon consciente ou non. Mais que ce passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous mentons en étant totalement conscient de notre acte ? Que dégageons nous aux autres qui puisse permettre d’identifier notre mensonge ? Ces questions se posent bel et bien lorsqu’il s’agit de jouer au poker. La stratégie et les bluffs sont les gros atouts de cette pratique en voie de devenir un sport, mais comment optimiser ses capacités dans le domaine du mensonge, et comment le déceler chez les autres ?
De nombreuses études ont été faites sur le sujet, et on a découvert que les menteurs compulsifs possédaient en moyenne 26% de matière blanche dans le cortex pré-frontal. Ce pourcentage permet une connexion efficace entre des idées qui ne sont pas forcément connectées dans le monde réel. Un détecteur de mensonges sert à mesurer l’anxiété qu’une personne peut ressentir via l’activité de son système limbique. Si la personne passée au test sait rester calme, ou qu’au contraire malgré le fait qu’elle ne mente pas elle éprouve une anxiété très forte, le résultat du test sera faussé. La précision de ce genre de test est estimée entre 50% et 90% et c’est pourquoi son utilisation dans un cadre judiciaire reste restreinte.
Ce modèle ne fonctionne bien évidemment pas pour tout le monde, mais il peut vous donner des pistes. Et puisque les hommes et les femmes mentent en moyenne une à deux fois par jour, il est facile de s’entraîner à deviner. Lorsque l’on parle plus de 10 minutes avec quelqu’un, il a été prouvé qu’un cinquième des informations comportent au moins un mensonge. Sur une semaine, nos discussions individuelles possèdent donc au moins 30% de mensonges, et 15% des personnes étudiées avouent avoir menti au travail lors du dernier mois écoule, 59% d’entre eux n’en n’ont d’ailleurs ressenti aucune culpabilité. Alors imaginez les lycéens qui mentent à leur mère dans une conversation sur deux.
Si on continue dans les pourcentages, on remarque bien sûr que certaines professions sont plus sujettes aux mensonges que d’autres. 94% des personnes participants aux tests sur le mensonge pensent que les politiciens mentent dans le cadre de leur travail, contre 92% pour les chefs d’entreprise, 91% pour les célébrités, 77% pour les avocats, et 27% pour les médecins.
Et le poker dans tout ça ? Et bien les capacités de bluff et de voir le bluff dépendent de tout ce dont nous venons de parler, de l’idée que nous nous faisons du mensonge, de notre position sociale, mais aussi de nos propres capacités. Si vous êtes capable de déceler les mensonges, vous aurez un atout non négligeable pour pratiquer le poker. En effet, ce jeu est une des rares pratiques dans laquelle mentir est une obligation qui est encouragée.
Dans le cerveau, on trouve le néo-cortex qui est lié à l’intellect. C’est cette partie qui est capable de malhonnêteté. C’est pourquoi vous ne pouvez pas vous fier à cette partie pour savoir si les adversaires vous mentent ou s’ils disent la vérité. Mais le système limbique oblige une personne à réagir de manière inconsciente à certaines situations. Ce sont ces réactions irréfléchies et vraies qui peuvent révéler les véritables sentiments d’une personne et son bluff.
Illustrations fournies par PokerStars