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Il paraîtrait....

Publié le 08 mai 2014 par Ericguillotte
jeudi 8 mai 2014

- que certains journaux ont osé. En titre, ils ont écrit : Violences conjugales, des chiffres en baisse en 2013. Dans leur chapeau, certains ont noté : Avec 28 décès de moins que l’année dernière, les chiffres sont à la baisse. Donc, on doit se réjouir, non ? C’est bien ça ? En 2013, 121 femmes et 25 hommes sont décédés sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Et donc, on doit se réjouir car il y en a moins qu’en 2012 ? Je ne crois pas qu’il eut fallu mettre la baisse en avant, mais rappeler les terribles chiffres, froidement, de façon cinglante. Et il faudra encore rappeler les sanctions lourdes encourues, les condamnations de ceux qui ont été emprisonnés, et puis éduquer, et éduquer encore, aider, écouter, soigner. Il faudra bien qu’un jour on puisse écrire, non, ne rien écrire, que dis-je, qu’on puisse parler d’autres choses que de violences conjugales car la paire de mots n’existera plus. Rêve fou, optimisme idiot, stupide utopie, douce illusion, peut-être. Mais je veux croire à un peut-être pas.

- qu’au Brésil, un sondage gouvernemental a provoqué la colère de nombreux militants et de la présidente Dilma Rousseff sur les réseaux sociaux. 65,1% des 3.810 personnes des deux sexes interrogées ont acquiescé à cette affirmation : « les femmes portant des vêtements qui laissent voir leur corps méritent d'être violées ». Levée de boucliers, condamnations, manifestation en ligne, les réactions ont été promptes et nombreuses. Et c’est formidable. Vérifiant les chiffres, l'institut de sondage s'est rendu compte avoir publié des chiffres erronés. Le pourcentage correct de personnes brésiliennes qui pensent que les femmes provocantes méritent le viol est en fait de 26% et non 65%. Leur incompétence est sans doute risible mais a au moins permis que des voix s’élèvent pour quelques rappels à une pensée plus calibrée. Mais penser que 26% serait mieux que 65%, c’est extrêmement ridicule. 0 % est le chiffre qu’il faudrait atteindre, qu’il faudra atteindre. Rêve fou, optimisme idiot, stupide utopie, douce illusion, peut-être. Mais je veux croire à un peut-être pas.

- que, source ONU, je liste. Une femme sur cinq dans le monde sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie, une menace plus importante pour les 14-55 ans que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis. Une femme sur trois dans le monde subira des violences infligées par son partenaire (coups, maltraitance, violence sexuelle). En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son mari. Entre 500 000 et 2 millions de personnes, en majorité des femmes et des enfants, font l′objet de traite tous les ans à des fins de prostitution, de travail forcé, d′esclavage ou de servitude, selon les estimations. 100 à 140 millions de filles et de femmes vivant aujourd′hui ont subi la mutilation génitale féminine, principalement en Afrique et dans quelques pays du Moyen-Orient. De 40 % à 50 % des femmes de l′Union européenne ont fait état d′une forme ou d′une autre de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. La violence à l′égard des femmes est une arme en cas de conflit. Entre 250.000 et 500.000 femmes ont été violées au cours du génocide du Rwanda de 1994, entre 20.000 et 50.000 femmes ont été violées pendant le conflit de Bosnie au début des années 1990. L′infanticide féminin, la sélection prénatale en fonction du sexe et la négligence systématique des filles sont répandus en Asie du Sud et de l′Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. 102 États ne disposent pas de dispositions juridiques spécifiques sur la violence familiale. Le viol conjugal n′est pas passible de poursuites pénales dans au moins 53 États. Selon les études, 55 % à 95 % des femmes qui ont fait l′objet de violence physique conjugale n′ont jamais contacté la police, une ONG ou un refuge pour obtenir de l′aide. La honte et la peur empêchent les femmes de rechercher assistance et réparation…C’eut été parfait de ne pas pouvoir citer ces chiffres, si, par exemple, ils n’avaient pas existé. Rêve fou, optimisme idiot, stupide utopie, douce illusion, peut-être. Mais je veux croire à un peut-être pas.


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