Bates Motel // Saison 2. Episode 10. The Immutable Truth.
SEASON FINALE
Pouvait-on rêver un meilleur épisode que celui-ci pour conclure la saison de Bates Motel ? Je ne pense pas. En tout cas ce dernier épisode représente tout ce que je peux aimer
dans cette série et même plus encore. Rien que la scène du polygraphe où Norman commence à plus ou moins remettre la faute de ses crimes sur sa mère. C’est un aspect très présent dans
Psychose où Norma est la responsable de tout ce qui se passe et Norman est l’homme gentil et innocent. Le dédoublement de la personnalité du héros commence donc à s’effectuer
avec beaucoup de sagesse et de mystère. Cette dernière image dans cet épisode qui est une sorte d’hommage à la dernière scène du film Psychose. On sent à quel point Bates
Motel se rapproche de plus en plus de sa propre destinée. Peu importe si l’on connait le dénouement de la série, au fond ce qui est réellement intéressant c’est le cheminement de
celle-ci et comment il est arrivé à devenir ce tueur en série complètement ravagé par la folie. Plutôt que de penser par lui même, Norman va donc projeter l’image de sa mère comme si finalement
cette dernière était là pour lui dicter sa conduite et ce qu’il doit dire. C’est un rôle qu’elle a eu depuis un bout de temps dans la vie de son fils mais c’est là que cela prend tout son
sens.
Norma a beau protéger son fils contre lui même elle finit finalement par passer pour la grande méchante. C’est donc elle qui a tué la professeur pour lui alors que l’on a très bien vu le souvenir
que Norman a eu quand il était enfermé dans cette boîte sous terre. On sait très bien ce qui s’est passé. Ensuite nous avons aussi une image assez intéressante de Norman qui passe le polygraphe.
C’était une image jouissive car c’est aussi un moyen pour Bates Motel de démontrer que Norman est capable de déjouer le polygraphe et donc de démontrer par A + B qu’il n’est pas
le méchant que le shérif veut bien croire au départ. Le téléspectateur sait tellement de choses sur Norman que la plupart des personnages de Bates Motel ignore. C’est toujours
intéressant de voir comment chacun des personnages de la série va peu à peu découvrir d’autres choses sur les autres. La saison 2 de Bates Motel est fascinante car elle a réussi
à s’éloigner du superflu (l’an dernier avec l’intrigue autour de l’adjoint du shérif, complètement fou kidnappant des femmes pour les mettre dans son sous-sol) pour se concentrer sur le plus
important : Norman et sa mère.

La mise en scène de cet épisode est aussi très efficace. Notamment pour ce regard noir que lance Norman à la caméra à la fin de l’épisode. Un regard qui ne nous quitte pas et qui nous hante. C’est la preuve qu’au fond l’engrenage est lancé et que tout est en train de petit à petit prendre forme. La prochaine saison de Bates Motel ne pourra pas être la même. On en a fini avec le Norman innocent qui ne sait pas trop ce qu’il fait. Maintenant laissons donc place au Norman ravagé qui est capable de tout et surtout de tuer n’importe qui, simplement car cette personne entre en travers de la relation que Norman imagine entre lui et sa propre mère. Car c’est toujours ça le conflit intérieur de Norman finalement. On se demande si au fond il n’est pas dans une relation amoureuse avec sa mère. Le complexe d’Oedipe de l’enfant n’a jamais été très bien formé de toute façon, notamment à cause de ses tendances psychopathes mais Kerry Ehrin et Carlton Cuse sont des petits génies. Sans compter sur la performance sans faille de Freddie Highmore qui se révèle de plus en plus à chaque nouvel épisode.
Note : 10/10. En bref, brillant épisode de Bates Motel.